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"Clotilde Reiss est en bonne santé et garde un bon moral. Il a été convenu avec elle qu'elle serait hébergée à l'ambassade de France dans l'attente de son retour en France", a dit la présidence française dans un communiqué.
La jeune femme reste sous contrôle judiciaire dans l'attente du jugement qui doit être rendu par le tribunal révolutionnaire de Téhéran, dans un délai encore inconnu, dit le Quai d'Orsay.
L'affaire a entretenu les tensions entre l'Iran et l'Union européenne après les troubles et les manifestations qui ont suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence iranienne le 12 juin.
Le père de la jeune fille, Rémi Reiss, a dit sur France 3 dans la nuit avoir pu parler à sa fille, qui lui a paru, au téléphone dans la voiture de l'ambassadeur, "très heureuse".
Dans l'attente du jugement, il a expliqué ne pouvoir dire si la libération avait une signification d'ouverture. "Pour le moment, je ne le sens pas encore mais il peut y avoir là effectivement une occasion. Les jours à venir vont nous éclairer sur cette question", a-t-il déclaré.
Nicolas Sarkozy s'est aussi entretenu avec la jeune fille, précise l'Elysée, pour lui exprimer "sa joie et son plein soutien ainsi que celui de tous les Français, qui ont suivi avec inquiétude son arrestation et la procédure judiciaire à laquelle elle est soumise", dit la présidence.
"Les autorités françaises demandent maintenant qu'il soit mis fin au plus vite aux procédures judiciaires à l'encontre de Clotilde Reiss et de Mme Nazak Afshar, que rien ne peut justifier", conclut la présidence française. Le 11 août, Nazak Afshar, employée franco-iranienne de l'ambassade de France, poursuivie pour les mêmes motifs, était elle aussi sortie de prison sous caution.
Peu auparavant sur France 2, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait confirmé que la France allait payer une caution pour que Clotilde Reiss soit libérée. Il a refusé de préciser le montant de cette caution.
"Ce n'est pas énorme, ce n'est pas plusieurs centaines de milliers d'euros", avait-il dit.
Lectrice pendant plusieurs mois à l'université d'Ispahan, Clotilde Reiss, qui a fêté ses 24 ans en prison et parle couramment le farsi, avait été arrêtée le 1er juillet et incarcérée à la prison d'Evin à Téhéran.
Il lui est reproché d'avoir envoyé des photos des manifestations et un "rapport" à Paris sur ces événements.
Interpellée alors qu'elle se préparait à prendre un avion pour la France, elle a fait des "aveux" le 9 août lors d'une audience du tribunal considérée comme truquée par Paris, et auxquelles n'ont pu assister que les médias officiels.
Selon ces derniers, elle a expliqué avoir rédigé un rapport d'une page sur la situation à Ispahan et l'avoir transmis à la section culturelle de l'ambassade de France. Elle a dit regretter de telles activités et a présenté ses excuses à la nation iranienne.
Les autorités françaises parlent d'accusations "fantaisistes", nient que la jeune femme ait été une espionne et expliquent qu'elle a seulement envoyé à titre privé des courriers électroniques et des photos des manifestations, auxquelles elle a participé deux fois, a souligné Bernard Kouchner.
Vendredi, l'ambassadeur de France avait pu lui rendre visite en prison. Paris gardait depuis quelques jours une discrétion et un ton relativement modéré sur l'affaire, laissant présager un règlement amiable.
Le président Nicolas Sarkozy a "relevé la dignité et le courage avec lesquels Clotilde Reiss a affronté cette épreuve", dit le communiqué de la présidence. Pour sa part, Bernard Kouchner a fait part de sa "joie" et de son "soulagement".