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Elle a été réalisée dans le cadre général de la question de savoir comment les humains devraient traiter les animaux, raconte la revue The Scientific American. Menée par Geraldine Wright de l’université de Newcastle, elle prend pour point de départ le fait qu’il existe chez l’humain une corrélation entre la mauvaise humeur et les jugements négatifs, entraînant de l’appréhension face à certaines situations. Le but a été de déterminer si un processus similaire pouvait s'observer sur les abeilles.
L’expérience a consisté à établir une «situation contrôlée» où les abeilles rencontreraient des stimuli. Dans un premier temps, un groupe d’abeilles a été entraîné à associer deux odeurs à deux aliments. Les résultats ont montré qu’il suffisait d’ajouter une substance différente à chacun des aliments pour que l’un soit attrayant et l’autre repoussant pour les abeilles.
Dans un deuxième temps, le groupe a été séparé en deux sous-groupes, dont l’un a subi une séance dans un «shaker». Cette séance avait pour vocation de simuler l’agression d’une ruche, rapporte le Wall Street Journal. Puis les chercheurs ont à nouveau présenté les deux aliments aux abeilles. Il s’est trouvé que les deux groupes se sont dirigés vers la substance la plus appréciée, mais que celui qui avait été secoué était le plus réticent à avancer.
Les scientifiques en ont conclu que l’on pourrait retrouver chez l’abeille un mécanisme psychique s’apparentant à celui des émotions: le stress comme facteur de pessimisme et d’anticipation de menace. Le Scientific American explique que «scientifiquement parlant, on peut dire que l’agitation a produit chez les abeilles un état négatif».
Les abeilles ont subi les conséquences physiologiques de cette perturbation. Les chercheurs de Newcastle ont en effet constaté une baisse du nombre de neurotransmetteurs (dopamine, octopamine et sérotonine) chez les abeilles «traumatisées» uniquement. S'ils ont souligné les limites de l’étude, qui ne permet pas d’affirmer la présence de sentiments pessimistes chez l’abeille, ils ont montré qu’il était illogique de penser que les invertébrés ne pouvaient pas éprouver de sentiments, comme ceux que pourraient éprouver d'autres animaux.