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Le Wydad est devenu samedi soir, en tombant ainsi dans un précipice sans fond, une marque mondiale symbolisant l’échec, même quand la victoire est promise, à l’image d’un PSG qui avait sombré il y a quelques années à Barcelone (6-1). Autant prévenir les joueurs du WAC, cette élimination les poursuivra toute leur vie. On leur demandera, jusqu’à leur grand âge, de raconter et de raconter encore la nuit où ils ont été balayés. Ils sont entrés dans l’histoire du mauvais pied et auront du mal à en ressortir, en écrivant l’une des pages les plus humiliantes de leur club, au cours d’une soirée qui n’aurait jamais dû leur échapper. Mais les voilà éjectés de la Coupe arabe des clubs champions par un Raja qualifié pour les quarts, et qui a signé l’un, si ce n’est, LE plus grand exploit du football marocain en renversant son éternel frère ennemi. Jamais, dans la longue histoire du derby casablancais, une équipe n’avait remonté un écart au score aussi large. Et Mouhcine Metouali n’y est pas étranger.
Metouali comme un messie
Il aurait pu s’en vouloir, baisser la tête et ruminer les tirs arrêtés par Taghnaouti. Malgré les chants incessants, peu de spectateurs rajaouis devaient encore y croire autant que lui, le RCA était alors éliminé à vingt minutes de la fin du temps réglementaire, et le voir remonter un retard de trois buts semblait encore illusoire. Mais pas pour Metouali, visiblement... Si le tellement décrié Ben Malongo restera dans la postérité comme l’équivalent wydadi de Louissi, c’est bien l’ailier droit des Verts, impliqué sur tous les buts de son équipe, qui restera le grand artisan de la qualification du Raja.
Car c’est justement lorsque Metouali s’est occupé de tout que la rencontre a basculé dans une dernière folie. Le penalty égalisateur (1-1) de la 48’ était pour lui. Et il n’a pas déçu en le plaçant hors de portée du portier. Le penalty de l’espoir, accordé à la 88’ ? Il s’en est occupé aussi avec une Panenka osée, en réponse à celle de Nahiri sur l’ouverture du score (12’). Et Metouali est encore présent sur le dernier but, avec son ouverture du droit pour Ben Malongo au bout du temps additionnel, alors qu’un quart d’heure plus tôt, il initiait l’action du 2-4, avec une délicieuse ouverture pour Jabroune. Le jeune milieu de terrain plein de promesses, mis de côté par Patrice Carteron, a pris une belle revanche, puisqu’il était décisif sur le but de Hamid Ahaddad, tout comme sur l’égalisation en provoquant une faute à l’entrée de la surface de réparation. Mais rien ne réussira à éclipser la prestation de Metouali. Il a souvent insisté dans ses un contre un. C’est son jeu, et il a eu un peu de déchet. Mais on retiendra plus son aisance hors norme pour déstabiliser ses adversaires sur une accélération ou un changement de direction.
Le Wydad a craqué
Pourtant, l’épilogue rocambolesque de cette soirée aurait pu être autre si le Wydad avait su résister après avoir assommé le Raja par trois buts en moins de 20 minutes suite à une tête sur corner de Hassouni (55’), un rush d’El Kaabi (57’) et un tir précis dans la surface d’Aouk (73’). Ce matin, le peuple rouge pouvait pester contre l’arbitrage ou déplorer un temps additionnel trop long, il pouvait s’énerver et hurler au scandale, aucune excuse n’est recevable, aucun argument n’est audible, et les joueurs ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Leur soirée a viré au cauchemar, un véritable naufrage que personne n’a pu enrayer. Le milieu de terrain a décliné au fil des minutes, et l'échec de Zoran est tout autant incontestable. Son WAC n’a pas géré son confortable avance comme il aurait fallu. On peut comprendre que les protégés du Serbe ne pressent pas, mais de là à positionner un bloc aussi bas, il y avait un fossé. Le WAC aura encore pour longtemps les traces de la baffe monumentale qu’il a reçue.
En tout cas, au coup de sifflet final, l’explosion de joie du Complexe Mohammed V fut une déflagration, et les Verts sautaient comme des cabris, se prenaient chaleureusement dans les bras à l’image de Sellami - qui aura vécu une première incroyable et d’une intensité émotionnelle rare- et Metoualli qui se sont roulés par terre comme des pandas, au point de donner le sentiment d’avoir gagné la Ligue des champions. A ces hauteurs de bonheur, c’est tout comme.