"Nous voulons être dans les seize meilleures équipes" de la compétition, a déclaré à l'AFP l'entraîneur des Bafana Bafana, Carlos Alberto Parreira, qui avait conduit le Brésil au titre mondial en 1994. "On devrait passer le premier tour, a poursuivi le technicien brésilien. On ne veut pas être la première équipe qui accueille le Mondial à rester bloquée à la phase de poules." Pays-hôte, l'Afrique du Sud est qualifiée d'office pour la compétition, bien que son équipe ne soit qu'au 86e rang du classement de la Fédération internationale de football (Fifa), derrière les 31 autres équipes qui participent au Mondial! Un classement logique compte-tenu de leurs piètres résultats: les Bafana Bafana ("les garçons" en zoulou) n'ont remporté qu'un match sur onze depuis juin et n'ont marqué que 10 buts en 18 rencontres.
Lassées de ces résultats peu glorieux, les autorités sud-africaines ont décidé fin octobre de limoger l'entraîneur brésilien Joel Santana et de rappeler son compatriote Carlos Parreira à la tête de la sélection nationale, qu'il avait quittée en avril 2008 pour raisons familiales.
"Comme pour une guerre". Depuis, il assure vouloir entraîner ses garçons "comme pour une guerre" et compte les emmener en stage au Brésil et en Allemagne avant la compétition (11 juin-11 juillet). "La mission est claire: nous devons dépasser les matches de poules", dit-il à l'approche du tirage au sort. "Je n'ai pas de préférence en terme d'adversaire, je veux que mon équipe soit prête à jouer contre n'importe qui." L'Afrique du Sud a disputé deux Coupes du monde, en 1998 et 2002, sans parvenir à dépasser le premier tour. Mais cette fois, le pays compte profiter du soutien de sa population et espère créer la surprise, comme lors de la Coupe des confédérations en juin 2009.
Les Bafana avaient décroché la quatrième place de cette compétition considérée comme une répétition générale du Mondial et avaient résisté face au Brésil pendant 88 minutes. Fort de cette expérience, le président de la fédération sud-africaine de football, Kirsten Nematandani, prévoit "la victoire de l'Afrique du Sud" lors du match d'ouverture et "une Coupe du monde exceptionnelle". Et d'ajouter: "les Bafana Bafana seront certainement prêts. Notre entraîneur a dit qu'il était prêt." De même, le président de la Fifa, Joseph Blatter, souligne les avantages de jouer à domicile. "Ils vont jouer en Afrique et auront l'avantage d'être à la maison et d'avoir tout le continent derrière eux", a-t-il dit lundi à l'ouverture du salon commercial de football Soccerex. Autre atout pour les Bafana: ils ont l'habitude de jouer en altitude et ne souffriront pas lors des matches à Johannesburg (1.700 mètres au dessus de la mer), Pretoria ou encore Bloemfontein (1.300 m). Et ils sont habitués aux vrombissements des vuvuzelas, ces longues trompettes qui résonnent avec fracas dans les stades de football sud-africains.
Et, c'est sûr, "les trompettes seront là", a promis Sepp Blatter.