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«L’interdiction nous a été notifiée 15 minutes avant le début du spectacle. Une décision qu’on n’a pas vu venir du fait qu’on a informé les autorités par courrier et qu’on a même réussi à avoir un accusé de réception du dossier déposé au bureau d’ordre de la wilaya», nous a indiqué Aadel Essaadani, coordinateur général de Racines avant d’ajouter que «l’interdiction nous a été confirmée par le caïd du 4ème arrondissement de Tanger qui nous a informés que cette décision émane de la wilaya». Pourquoi? Silence radio de la part des autorités. «Aucune notification écrite de cette interdiction n’a été adressée à qui que ce soit », nous a précisé notre source.
Aurait-elle une relation avec le thème du spectacle? Qui sait? La pièce en question conçue selon la technique halqa-forum, traite de la problématique de la migration des Subsahariens au Maroc et tente de sensibiliser la société marocaine aux problèmes dont souffre cette minorité et de mettre fin aux préjugés et stéréotypes la concernant. «Peut-être que la wilaya de Tanger a jugé que le moment choisi pour une telle représentation n’était pas opportun puisqu’il survient à quelques jours des évènements du quartier Boukhalef?», s’est demandé Aadel Essaadani. Si cette motivation tient la route en ce qui concerne Tanger, pourquoi le spectacle a-t-il été interdit à Rabat où le responsable du bureau d'ordre de la wilaya a refusé de prendre le dossier alors que son rôle consiste à seulement réceptionner et transmettre les demandes aux services concernés?
Ceci d’autant plus que la troupe qui devait présenter ce spectacle n’est pas à sa première pièce traitant de sujets de société brûlants. «On a déjà joué le spectacle «Kifach o Aalach» (Comment et pourquoi?) traitant la question de reddition des comptes, du vote, etc., sans être inquiétés», nous a expliqué notre source avant d’ajouter: «Pour nous, jouer dans l'espace public est une occasion pour, à la fois, rapprocher l'art des citoyens et débattre, de manière ludique, de sujets de société importants. Peut-être que ce genre de théâtre ne plait pas ou dérange aujourd’hui».
Dans un communiqué publié à cette occasion, l’Association Racine déplore cette interdiction et estime que «l’espace public doit être accessible aux acteurs culturels, aux artistes et aux organisations de la société civile, sans entraves, ni contraintes... Nous rappelons que le rôle des autorités publiques est de faciliter cet accès et d'assurer la sécurité - des artistes et des citoyens-, dans la neutralité et le respect de la libre expression artistique et populaire, droits garantis par la Constitution».
Contactés par nos soins, des responsables de la wilaya de Tanger ont décliné notre demande de renseignement en raison de l’absence du chargé des affaires juridiques qui, selon eux, est le seul habilité à répondre aux questions concernant l’interdiction de représentation de «b7al b7al» dans la capitale du Détroit.