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D'un côté M. Museveni, 76 ans, au pouvoir depuis 1986, semble largement favori. L'ex-guérillero s'est mué en dirigeant autoritaire et compte ouvertement les jours qui le séparent de la "victoire". Sur le continent, seuls Teodoro Obiang Nguema en Guinée Equatoriale et Paul Biya au Cameroun ont passé plus de temps au pouvoir sans interruption que lui. En face, M. Wine, 38 ans, a capitalisé sur sa popularité auprès des jeunes urbains et s'est imposé comme son principalrival, au sein d'une opposition divisée qui présente 10 candidats contre le Mouvement de résistance nationale (NRM), l'hégémonique parti au pouvoir. Dans le quartier de Njovu à Kampala, Ceria Makumbi a fait le choix de la continuité. "Museveni est mon candidat", confie à l'AFP cette femme d'affaires de 52 ans. "Il a apporté la stabilité au pays, il a lancé l'école primaire et l'enseignement universitaire gratuit. (...) Il a construit des hôpitaux, des routes." Dans le bidonville de Kamwokya, place forte de M. Wine, Joseph Nsuduga espère l'alternance. "Je suis ici pour changer les dirigeants de ce pays car pendant des années, ils ont dit qu'ils allaient garantir mon avenir. Mais ils ne l'ont pas fait. J'ai besoin de voir du changement pour mes enfants", explique ce chauffeur de 30 ans, dans la queue où les électeurs sont invités à utiliser masques et gel hydroalcoolique contre le coronavirus.
Des craintes ont émergé quant à l'équité et la transparence du scrutin au cours de cette campagne plus violente que les précédentes, où des journalistes, des critiques du régime et des observateurs, américains notamment, ont été empêchés de travailler. Mettant en avant les mesures de prévention contre le Covid-19, le régime a interdit de nombreux meetings de l'opposition, tandis que M. Museveni bénéficiait d'une large visibilité médiatique grâce à son statut de président.
Mardi soir, M. Museveni, un des poids lourds politiques d'Afrique de l'Est, a confirmé dans une intervention télévisée la suspension des réseaux sociaux et des services de messagerie, tels Facebook, Twitter, WhatsApp, Signal et Viber, expliquant que cette mesure venait sanctionner la fermeture par Facebook de plusieurs comptes liés au pouvoir et accusés d'influer de manière artificielle sur le débat public. "Qu'elle constitue un acte de censure délibéré ou une mesure de représailles puérile, cette décision va continuer à détériorer un peu plus les conditions d'un débat public ouvert, pluraliste et transparent", a réagi mercredi l'ONG Reporters sans frontières (RSF). Les violences ont émaillé la campagne: arrestations d'opposants, tirs de gaz lacrymogènes et parfois de balles réelles sur leurs partisans. En novembre, au moins 54 personnes ont été tuées par la police au cours d'émeutes déclenchées par une énième arrestation de Bobi Wine. Le secrétariat général de l'ONU "s'inquiète des violences et des tensions qui ont précédé le scrutin et appelle tous les acteurs politiques et leurs soutiens à ne pas recourir aux discours haineux, aux intimidations et à la violence", a fait savoir mercredi soir son porte-parole, Stéphane Dujarric. Les résultats de l'élection seront connus "dans les 48 heures après la fermeture des bureaux de vote", a assuré sur Twitterla commission électorale.