-
Racisme structurel et institutionnel: Une discrimination silencieuse mais omniprésente que subissent les Marocains et autres groupes racialisés en Europe
-
Amina Bouayach : Le Maroc, un acteur majeur dans le domaine des droits de l’Homme au niveau continental
-
El Hassan Daki : Les droits de l’Homme et la prévention de la torture, une priorité première de la politique pénale
-
Une délégation de Sénateurs américains reçue par le ministre délégué chargé de l’Administration de la défense nationale et par le Général de Corps d’Armée, Inspecteur Général des FAR
-
Nasser Bourita s’entretient avec une délégation sud-africaine de l'ANC et des Sénateurs américains
Selon Eurostat, direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire, 223.500 citoyens marocains se sont vu refuser l'entrée en Europe via les présides occupés de Sebta et Mellilia, soit 97% du total des refus formulés par l’Espagne.
Les Marocains devancent les Ukrainiens (53.600), les Albanais (23.400), et les Russes.
Les citoyens ukrainiens à qui l'entrée dans l'UE a été refusée tentaient principalement de franchir les frontières terrestres avec la Pologne et, dans une moindre mesure, avec la Hongrie, la Roumanie ou la Slovaquie.
Une grande partie de ces refus d’entrée concerne les personnes sans documents de voyage en cours de validité (280.700).
Le deuxième motif le plus souvent invoqué en 2018 était de ne pas pouvoir justifier l'objet et les conditions du séjour et de ne pas posséder de visa ou de titre de séjour valide.
Au total, 471.200 ressortissants de pays non-membres de l'UE se sont vu refuser l'entrée à l’espace Schengen.
Près de la moitié du nombre total des refus a été enregistrée en Espagne (230.500; 48,9%), suivie de la France (70.400) et de la Pologne (53.700). Ensemble, ces trois Etats membres de l'UE représentaient les trois quarts (75,3%) du total des refus.
L'année dernière, les consulats des pays de l'espace Schengen ont reçu plus de 16 millions de demandes de voyage à l'UE et 9,6% d'entre elles ont été rejetées.
L'Espagne est, selon le portail de statistiques Schengen « Visa Info », le dixième pays à avoir rejeté le plus grand nombre de visas. Il a reçu 1.701.783 demandes et en a rejeté 157.532, soit 9,3%.
Les frontières maritimes espagnoles ont enregistré près de 2.000 refus d’entrée plaçant ainsi l'Espagne à la deuxième place après le Royaume-Uni qui a bloqué l'entrée de 5.000 personnes.
Au niveau des frontières aériennes, l’Espagne a totalisé 7.045 rejets se classant ainsi au troisième rang des pays européens.
Les aéroports du Royaume-Uni et de la France ont enregistré les plus grands records avec environ 10.000 refus chacun.
Selon le journal espagnol « El Pais », les refus d'entrée en Espagne ont atteint le sommet en 2008, avec 510.000 cas, soit 80% du total de la communauté européenne. Ces chiffres ont baissé depuis lors, notamment avec la crise économique, pour repartir à la hausse à partir de 2016, date à laquelle l'Europe est devenue la destination de centaines de milliers de personnes originaires des pays en guerre comme la Syrie et l'Irak.
La même source a indiqué que Mellilia et Sebta ont enregistré d’intenses flux de mobilité. Plus de 32.000 personnes entrent quotidiennement aux marchés de Tarajal, à Sebta, et de Béni Ensar et Farhana, à Mellilia. Le nombre de véhicules et de piétons y a été estimé de manière informelle à 15.000 voire 20.000 par jour.
Pour Omar Naji, de l’AMDH-section Nador, ces chiffres sont à prendre avec réserve puisque leur méthode de calcul n’est pas claire et que les motivations des refus demeurent floues. « Si les chiffres d’Eurostat concernaient les contrebandiers, ils auraient pu avoir une certaine crédibilité. En fait, les autorités des deux présides occupés ferment souvent les frontières devant ces personnes et même devant les citoyens marocains titulaires de visas en bonne et due forme ou devant ceux qui résident à Nador. Ces derniers sont interdits d’entrée dans ces deux villes à partir de 20H00 sans parler des obstacles qui rendent cet accès difficile de temps à autre », nous a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «Il y a également le cas des citoyens marocains qui demandent souvent l’asile dans ces deux villes et qui se soldent souvent par des rejets».
« El Pais » a aussi révélé qu’un plan de 32 millions d'euros visant à moderniser les contrôles à l’entrée de Sebta et Mellilia a été dernièrement approuvé. Il consiste, entre autres, à mettre en place un système de reconnaissance faciale afin d'accroître la sécurité et d'accélérer les procédures de contrôle.
Selon la délégation gouvernementale à Mellilia, l’installation des premières caméras de reconnaissance faciale s’est achevée ce mois-ci à Béni Ensar.