Dans ce même sens, Kamal Daissaoui, président de l’arrondissement de Sidi Belyout a proposé aux professeurs et cadres marocains qui enseignent à l’étranger de réserver un peu de leur temps pour participer au développement de l’enseignement au Maroc.
Mais le Royaume dispose-t-il actuellement d’une politique migratoire claire et bien définie? La réponse d’Abdelhamid Jamri, président du Système des droits de l’Homme des Nations unies, était négative. Il pense que le Maroc avait durant des années une politique migratoire basée sur l’encadrement sécuritaire des Marocains à l’étranger, mais cette politique s’est éclipsée sans pour autant être remplacée par une politique plus visible.
De son côté, Rachid Alaoui, socio-économiste et consultant à l’Institut éthique et diversité a consacré son intervention pour répondre à cette question : les Marocains résidant à l’étranger constituent-ils une diaspora ou une communauté transnationale ?
Pour répondre à cette question, Rachid Alaoui qui coordonne un projet de dossier de la revue Hommes et Migrations sur le même sujet, voit utile « d’analyser les évolutions opérées au sein de cette migration qui a entre autres caractéristiques : sa mondialisation, sa féminisation croissante qui n’est plus seulement le fruit du regroupement familial, mais également le résultat d’une migration féminine autonome, souvent diplômée, son rajeunissement et sa diversité ».
L’intervention de Khalil Merroun, recteur de la Grande mosquée d’Evry, a été réservée à l’aspect religieux de l’immigration. Il pense que l’islam de France est « un islam marocain simple, qui se vit en douceur, un islam du juste milieu ».
Selon Merroun, les Marocains de France ont construit 350 mosquées avec une architecture typiquement marocaine dont certaines avec des minarets et 60 % des fidèles sont marocains. Il a exhorté le ministère des Habous et des Affaires islamiques à rattacher certaines mosquées aux biens de main morte pour ne pas perdre un patrimoine important.
Pour rappel, la première séance consacrée aux dynamiques migratoires et mutations a été présidée par Abdelmaksoud Rachdi, président de la plateforme Euromed des ONG. Alors que la deuxième dédiée aux nouveaux défis et perspectives a été présidée par Abdelhafid Amazigh, commissaire aux comptes et dirigeant de l’Association Al Wasl.