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Dans une déclaration à Libé, Abdou Menebhi, président du Centre euro-méditerranéen migration et développement a déploré d’emblée l’indifférence affichée par le gouvernement marocain par rapport à ce dossier. Une position qui en dit long sur l’attitude des autorités concernant les MRE. En effet, ces derniers déplorent le fait qu’on ne voie en eux que des pourvoyeurs de devises et non des citoyens à part entière. Et pourtant, l’heure est grave car, d’après M. Menebhi, la loi qui a porté sur des diminutions substantielles (40%) du taux de certaines prestations sociales n’a pas eu beaucoup de mal à être mise en œuvre, depuis le 1er janvier 2013. Elle concerne non pas les retraités retournés au Maroc, mais les ayants droit de personnes décédées et qui sont restées ou sont retournées au Maroc. Il s'agit en l’occurrence de pensions pour les survivant(e)s et d’allocations familiales, qui ne sont plus payées au taux en vigueur en Hollande, mais à un taux inférieur, correspondant au coût de la vie dans le pays d'origine. « Et pourtant cette décision va à l’encontre de la convention qui existe entre le Maroc et les Pays-Bas depuis 1972», nous a expliqué M.Menebhi. Et d’ajouter : «Mais le pire reste à venir. En effet le gouvernement hollandais va plus loin. Il a présenté devant la première Chambre du Parlement hollandais un projet de loi intitulé "Arrêt de l'exportation des allocations familiales". En d'autres termes, il ne s'agit plus seulement d'une diminution de 40 %, mais de leur suppression totale. Si cette loi passe, c’est la suprématie de la loi du plus fort qui aura le dernier mot. Il faut s’attendre à ce que cette décision provoque un effet domino dans les autres pays européens. Fort heureusement, le Conseil constitutionnel hollandais a été saisi de l’affaire.
Le président du Centre appelle donc le gouvernement marocain à réagir avec véhémence contre l’application de cette seconde mesure. « Experts et spécialistes en matière d’immigration dénoncent ce genre de mesures discriminatoires et contraires à toutes les conventions internationales ». Il y va de la crédibilité du gouvernement qui devrait considérer la diaspora marocaine comme l’une des ses priorités. Et c’est ce que stipule bel et bien la nouvelle Constitution comme le rappelle M. Menebhi. D’autant que, bon nombre de ses articles veillent à préserver les droits des MRE. Mais encore faut-il l’appliquer. Et c’est là où le bât blesse.