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Lors du dernier Conseil de gouvernement, le ministre des MRE et des Affaires de la migration a refusé toute ingérence dans les affaires de son département et fustigé ses collègues accusés d’immixtion dans les attributions de son ministère via les réunions qu’ils tiennent avec les MRE lors de leurs voyages officiels à l’étranger.
Qui sont les ministres ciblés par les propos d’Anis Birou ? Abdelaziz Rebbah, ministre de l'équipement, du Transport et de la Logistique qui a dernièrement rencontré les MRE à Frankfurt en Allemagne ou Driss Azami Al-Idrissi, ministre chargé du Budget qui a rendu visite également aux Marocains d’Allemagne ? Vise-t-il plutôt d’anciens ministres tels qu’El Habib Choubani, ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile et Saâdeddine El Othmani, ancien ministre des Affaires étrangères qui ont été en visite en Belgique ?
Les propos du ministre des MRE ciblent-ils uniquement les ministres PJD ? Ne visent-ils pas aussi les députés et autres membres dudit parti comme Amina Maa El Ainine qui a rencontré les MRE établis aux USA et Abdelhak El Arabi, membre du secrétariat général du parti de la Lampe qui s’est déplacé au Canada ?
Mais une question demeure : pourquoi s’inquiète-t-il aujourd’hui de ces visites alors qu’elles sont monnaie courante depuis le début du mandat de l’actuel Exécutif ? Pourquoi qualifie-t-il ces rencontres d’ingérence alors qu’il s’agit de réunions publiques destinées souvent à échanger et débattre avec les MRE ? Ceci d’autant plus que ces séances de travail interviennent souvent à l’initiative propre des Marocains du monde ? De quoi le ministre a-t-il donc peur ?
A-t-il oublié que son département est chargé de préparer et d’exécuter la politique gouvernementale relative aux Marocains résidant à l’étranger et aux migrants qui habitent au Maroc, en coordination avec les secteurs ministériels et institutions concernées par cette problématique tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger ? Pis, en tenant pareils propos, le ministre n’est-il pas en train de confisquer le droit de la communauté marocaine à rencontrer qui elle veut et n’importe où, d’autant qu’elle n’a pas cessé de crier haut et fort que sa voix est inaudible et que ses doléances n’aboutissent pas aux centres de décision ?
Autre question et non des moindres : pourquoi Anis Birou n’a-t-il pas également qualifié d’ingérence les rencontres organisées chaque été par les gouverneurs avec les Marocains du monde en vacances au pays ?
Pour plusieurs observateurs, le ministre des MRE et des Affaires de la migration est en train de régler ses comptes politiques sur le dos de la communauté marocaine établie à l’étranger. En fait, rien ne va plus depuis peu entre le PJD et son allié qu’est le RNI dont Anis Birou est membre. Le parti de la Colombe prend, en effet, de plus en plus ouvertement ses distances avec la majorité. Les sorties médiatiques de ses leaders fustigeant Benkirane et son parti, se multiplient depuis deux mois et deviennent même des plus virulentes.
Une crise ouverte qui en dit long sur la solidarité gouvernementale et la capacité de la majorité à gérer les affaires du pays ainsi que sur le degré de confiance que ses différentes composantes placent les unes dans les autres. Une situation qui nous interroge sur le crédit que l’on peut accorder à une majorité éclatée, censée relever le défi de la préparation du prochain scrutin électoral.