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Pour la sélection marocaine, il s’agit d’un Mondial pour l’histoire et d’une opportunité de découvrir le haut niveau en se mesurant à de gros calibres comme l’Allemagne, vice-championne d'Europe et l'une des équipes favorites de cette édition.
Côté performance, vu la hiérarchie actuelle, les Lionnes de l’Atlas auront à batailler dur pour se frayer un chemin parmi des poids lourds du football féminin mondial et, pourquoi pas, créer la surprise.
En effet, dans un football féminin mondial outrageusement dominé par les Etats-Unis et certains pays d’Europe, les pays africains, entrés dans l’arène plus tard, n'arrivent toujours pas à émerger du lot.
Au Maroc, le football féminin n’a commencé à se jouer au niveau international qu’à la fin des années 1990, le premier match d’une sélection marocaine ayant été disputé le 5 juillet 1998 à Pretoria, contre l’Afrique du Sud (1-1). La vraie éclosion n’intervient, après des hauts et des bas, qu’à partir de 2020, avec l’actuelle équipe, qui a décroché la place de vice-championne d’Afrique en 2022 à domicile, avec à la clé un ticket pour le Mondial-2023.
En plus, novice dans les compétitions internationales de grande envergure, la sélection nationale aura à affronter trois écoles différentes, ce qui poserait nécessairement des défis en termes d’adaptation du style de jeu, d’autant que les trois équipes de ce groupe H sont aguerries à ces joutes et jouissent de l’avantage de l’expérience.
Le plus redoutable adversaire sera sans nul doute l’Allemagne, un pays pionnier du football féminin, vu que son premier match international a été joué en 1982 (Allemagne de l'Ouest/Suisse 5-1). Premier adversaire des Marocaines (24 juillet), l’équipe allemande a déjà disputé huit phases finales de la Coupe du monde et en a remporté deux, en 2003 et 2007, sans oublier qu’elle est octuple championne d’Europe (1989, 1991, 1995, 1997, 2001, 2005, 2009 et 2013) et médaillée d’or olympique en 2016.
Les deux autres adversaires du Maroc sont, certes, de stature moindre, mais ils sont expérimentés dans cette compétition, ayant déjà atteint les huitièmes de finale. En effet, la Corée du Sud, qui compte trois participations en phase finale, a atteint les huitièmes en 2015, tout comme la Colombie (2015 également), qui compte, elle, deux participations.
Quoi qu’il en soit, les Lionnes de l’Atlas comptent montrer toute l'étendue de leur talent lors de ce Mondial et confirmer la montée en force du football féminin au Maroc, qui a surpris les observateurs.
Pour cela, le sélectionneur français Reynald Pedros devra compter sur une ossature stable et homogène, avec des joueuses qui ont joué longtemps ensemble et se connaissent bien et une équipe qui a déjà fait ses preuves en atteignant la finale de la Coupe d’Afrique des nations et en décrochant sa qualification au Mondial.
Parmi les joueuses les plus en vue se trouvent Rosella Ayane, attaquante de Tottenham Hotspur âgée de 27 ans, connue pour ses courses sans ballon qui permettent souvent de créer des espaces pour ses coéquipières, la capitaine Ghizlane Chebbak (AS FAR), qui a marqué à 21 reprises depuis ses débuts en sélection en 2008, la défenseuse Nesryne El Chad (LOSC Lille), qui forme un solide duo défensif avec Yasmin Mrabet (FC Levante), ou l'ailier Fatima Tagnaout (AS FAR), qui se distingue par ses qualités techniques impressionnantes et sa capacité à se frayer un chemin dans des espaces réduits sur les deux côtés.
En prévision de ces joutes, l’équipe marocaine a disputé trois matches amicaux, dont le dernier en date a été perdu 1-0 face à la sélection jamaïcaine, dimanche dernier. Les Lionnes de l'Atlas avaient disputé deux autres matchs amicaux, le premier contre l'Italie, le 01 juillet, s’est soldé par un score nul (0-0), tout comme le deuxième, disputé le 5 juillet contre la Suisse.
Au-delà des résultats, la participation à ce Mondial (20 juillet au 20 août) sera pour le football marocain, un acquis de plus qui peut être fructifié et mis à profit pour un avenir rayonnant.
Par Ali Refouh (MAP)