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Les négociateurs républicains et démocrates ne sont pas parvenus à un accord, malgré les pressions répétées du président américain Joe Biden et les appels de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Les leaders du Sénat, le démocrate Chuck Schumer et le républicain Mitch McConnell, ont dit espérer pouvoir voter sur cette aide "en début d'année prochaine".
C'est une déconvenue de plus pour le président ukrainien, dans une année marquée par l'espoir déçu d'une grande contre-offensive, la pression accrue de la Russie sur le front et l'échec du déblocage d'une aide de 50 milliards d'euros par l'Union européenne.
Et la Maison Blanche a déjà prévenu qu'elle serait "à court de ressources" pour l'Ukraine "d'ici la fin de l'année".
Volodymyr Zelensky était venu à Washington en personne -- son troisième voyage dans la capitale américaine en un an -- mi-décembre pour tenter d'accentuer la pression. Les Etats-Unis "ne trahiront pas" l'Ukraine, avait-il espéré lors d'une conférence de presse mardi.
C'est aussi un camouflet sévère pour Joe Biden, qui a fait du soutien à l'Ukraine et du renforcement de l'alliance atlantique deux grands marqueurs de sa politique étrangère.
Pour illustrer cet engagement, le dirigeant démocrate, candidat à sa réélection en 2024, s'était même rendu à Kiev en février -- le premier déplacement d'un président américain sur un territoire en guerre non contrôlé par les Etats-Unis.
Mais près de deux ans après le début d'une guerre qui s'enlise -- et plus de 110 milliards de dollars déjà débloqués par le Congrès -- la question de la continuité de ce soutien, "aussi longtemps qu'il le faudra", à l'Ukraine, se pose avec de plus en plus d'insistance.
Les républicains en particulier ont commencé à trouver la note trop salée. Et ils avaient conditionné leur soutien à cette nouvelle enveloppe à un durcissement drastique de la politique migratoire américaine. Les tractations sur ce dossier explosif n'ont toutefois pas abouti à temps.
Conscient que le sentiment d'urgence s'est bien émoussé à Washington depuis le début de la guerre en 2022, le président Biden avait demandé au Congrès de coupler sa demande d'aide pour l'Ukraine à une autre d'environ 14 milliards pour Israël, allié des Etats-Unis en guerre contre le Hamas.
Pour l'instant, en vain. Depuis le début du conflit, le Kremlin mise sur l'essoufflement de l'aide occidentale, et toute hésitation des alliés de Kiev conforte la Russie dans l'idée que son pari sera gagnant.
L'échec du Congrès à voter cette enveloppe ne signe pas pour autant la fin du soutien des Etats-Unis à Kiev.
Les parlementaires américains font leur rentrée le 8 janvier, et les chefs républicains et démocrates du Sénat n'ont fait que dire leur intention de valider cette enveloppe, qui comprend un volet militaire, humanitaire et macro-économique.
C'est à la Chambre des représentants, qui doit aussi approuver ces fonds, que les choses se compliquent.
Son nouveau président, le républicain Mike Johnson, n'est pas opposé, sur le principe, à prolonger l'assistance américaine, mais prétend que celle-ci n'est pas assez encadrée.
"Ce que l'administration Biden semble vouloir, ce sont des milliards de dollars supplémentaires sans supervision adéquate, sans réelle stratégie de victoire", a-t-il asséné après son entretien avec Volodymyr Zelensky mi-décembre.
Le speaker conservateur doit aussi composer avec la droite dure de son parti, des parlementaires qui ne veulent plus envoyer le moindre centime à l'Ukraine.
Ces élus, proches de l'ancien président Donald Trump, ont destitué le dernier speaker il y a seulement quelques mois, l'accusant entre autres d'avoir conclu un "accord secret" sur l'Ukraine avec les démocrates.
Lors de sa conférence de presse de mardi, Volodymyr Zelensky a d'ailleurs prévenu qu'un retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait avoir un "fort impact" sur la guerre en Ukraine.