Au lendemain des propos de Samuel Eto'o, qui déclarait que lui-même et le sélectionneur Paul Le Guen devraient "rendre des comptes", et de ceux du président de la Fédération, qui avait évoqué des dissensions et des clans dans l'équipe, la conférence de presse du Cameroun était impatiemment attendue.
Et elle n'a pas déçu! La Fécafoot (Fédération camerounaise) a d'abord envoyé au combat les jeunes Nicolas Nkoulou et Gaëtan Bong.
"Vous n'êtes pas à l'intérieur du groupe, tente Bong. Je suis nouveau et je peux répondre en toute honnêteté: il n'y a pas de problème dans le groupe. Il n'y a rien." Cette réponse ne semble pas convenir aux nombreux journalistes camerounais.
"Je veux savoir s'il y a de la sérénité dans cette équipe", ose l'un. "Où est Achille Emana qui devait venir?", rétorque un autre qui fustige la jeunesse des deux premiers pour répondre aux questions embarrassantes.
Juste avant, les officiels de la Fédération, ainsi que le ministre des Sports, ont tenté de mettre les choses à plat lors d'une réunion.
Eto'o: "Je suis là moi aussi! "L'absence d'Emana ne signifie pas que l'équipe manque de sérénité, ce n'est pas un drame", coupe l'attaché de presse ministériel de l’équipe camerounaise..
L'ex-Toulousain finit par arriver et justifie son retard par les soins médicaux.
"Avez-vous des problèmes avec Samuel Eto'o?", l'apostrophe un journaliste, curieux d'en savoir plus sur les fameux clans.
"Personnellement, moi Achille Emana, je n'ai pas de problème particulier avec Samuel? Ni lui avec moi, assure, solennel, le milieu. Il y a beaucoup de gens qui parlent. On a discuté, on a remis les pendules à l'heure entre nous. Il y a eu un petit problème d'incompréhension, comme dans toute famille." "Etait-ce un problème de leadership?", l'interroge encore l'opiniâtre.
"Je ne veux pas entrer dans les détails. On gagnerait plus à tous marcher sur le même chemin qu'à s'attarder sur de petits problèmes", poursuit-il.
Dans un coin depuis le début, pour écouter les propos, Samuel Eto'o entre alors en scène.
"Je suis là moi aussi", hurle-t-il, en applaudissant ironiquement les journalistes quand il ne partage pas leurs opinions.
Joignant le geste à la parole, le buteur de l'Inter rejoint ensuite son coéquipier sitôt la conférence finie pour une accolade de circonstance devant les photographes, tout sourire.
"En éliminatoires, j'ai joué milieu droit, ce n'est pas mon poste", essaie encore de se justifier Emana. J'en ai discuté avec le coach, mais il faut faire des concessions".
"Je ne suis pas sélectionneur pour savoir comment positionner ma défense", appuie Nkoulou, en répondant à un journaliste qui ne comprend pas l'intérêt de la multiplication des essais et pense que cela nuit aux résultats.
Dans la salle, le forfait du grand absent du jour, le sélectionneur Paul Le Guen, ne cesse de se faire sentir.