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Ces marabouts sont disséminés aux quatre coins de la ville. Aux pieds des hauts buildings du futur centre financier (Sidi Belyout, dit patron de la ville ), aux détours des interminables avenues ( Sidi Mohammed Moul Essabyan, Bd Ghandi, Sidi Mohammed Mers Sultan, Bd Abdelmoumen), au cœur de la médina (Sidi Fateh), dans les quartiers de villas (Sidi M'Barek Bougadra), sur la côte (Sidi Abderrahmane) ou encore dans nombre de banlieues dont ils ont donné le nom (Sidi Moumen, Sidi Othman, Sidi Bernoussi, Sidi El Khadir) Autant de lieux de recueillement et de doléances qui drainent fidèles adeptes et visiteurs réguliers et occasionnels. Espaces qui contrastent avec la frénésie de la ville, tentaculaire, pressée, affairée et plutôt individualiste.
Et l'affluence, davantage féminine que masculine, sur les tombes de ces walis et chérifs est loin de tarir en ce mois de Ramadan même si le rythme et le temps de fréquentation baissent sensiblement. Les visites aux sanctuaires sont devenues courtes. Le temps de demander la baraka ou l'intermédiation du saint et de faire la petite offrande. Les gens sont pressés, car les exigences de la vie de tous les jours prennent vite le dessus'', explique un fquih qui a pignon sur rue dans le patio d'un saint du centre-ville. La trentaine de saints connaissent aussi des fortunes diverses en termes de nombre de pèlerins. Certains sont presque oubliés et ne sont visités qu'occasionnellement, d'autres ne sont animés que le week-end et durant certaines fêtes religieuses alors qu'un troisième groupe connait une affluence régulière, quotidienne.
Comme la fréquentation, les objectifs et attentes de la visite sont différents et multiples. Certains parmi les pèlerins viennent y quérir réconfort ou soutien psychologique, d'autres la guérison d'une maladie incurable. Certains visiteurs sont à la recherche de la concrétisation d'un vœu, d'autres à la quête de mystique et de sainteté alors que d'aucuns comptent tout simplement trouver avec qui deviser sur des choses de la vie, ses heurs et malheurs.
Et pour cause, chacun des saints de la métropole est réputé détenir des pouvoirs et dons, certains mythiques et mystiques, d'autres thérapeutiques ou surnaturels''.
Ainsi de Sidi Abderrahmane, dont la tombe se trouve sur un rocher en face de la plage d'Ain Diab, qui est, dit-on, sollicité pour remédier au mal d'amour ou de fécondité. Sidi Mohammed Moul Essabyan, est, lui, censé guérir les enfants alors que Sidi Moumen Boulahnech est connu pour son savoir sur la peste. Sidi Fateh, en médina, se trouve être la destination des pauvres et des malheureux, Sidi Ahmed Benychou et Sidi Messaoud (sorties nord et ouest de Casablanca) sont considérés comme les sanctuaires des aliénés et des personnes souffrant de troubles psychiques alors que Sidi Allal Al Kairaouani (Quartier Bourgogne) est connu pour être le patron des pêcheurs, lesquels sollicitent son soutien en cas de difficultés.