Le volontariat au service du développement

De jeunes Néo-Calédoniens au Maroc


Par Rachid Nahli
Dimanche 9 Février 2014

Le volontariat au service du développement
«Terre de parole, terre de partage». Telle est la devise locale de la Nouvelle Calédonie. Récemment, vingt-deux jeunes de cette île sont arrivés au Maroc : ils ont tenu leur parole pour partager de bons moments avec des gens qui ont besoin d’aide. Volontaires, ils seront accueillis durant un mois par Twiza et Amuddu, deux Associations marocaines.    
De Nouméa à Rabat, ce n’est pas la porte à côté. Mais la volonté, l’amour du partage et l’entraide l’ont emporté sur la distance. Rabat a accueilli dernièrement vingt-deux jeunes volontaires de la province Nord de la Nouvelle-Calédonie. Ces derniers étaient accompagnés par leurs deux éducateurs. Ce beau monde a été reçu à l’Espace Volontariats à Rabat pour une matinée de formation, avant de se rendre pour un mois, dans les deux Associations Amuddu et Twiza qui sont partenaires de France Volontaires, et ce afin de réaliser dans chacune d’elles des chantiers de solidarité. Ce genre d’actions n’est pas  loin des préoccupations de cette association de volontaires. «France Volontaires», comme nous explique Harouna Djingareye, le directeur régional  de l’association en Afrique du Nord & Moyen-Orient,  créée en 1963. «Le 1er octobre 2009, l’Association française des volontaires du progrès (AFVP), est devenue «France Volontaires» à l’initiative des pouvoirs publics et du monde associatif. Poursuivant la mission d’envoi de volontaires de solidarité internationale de l’AFVP, France Volontaires accomplit une nouvelle mission d’intérêt général, à savoir contribuer au développement qualitatif et quantitatif des différentes formes d’engagement volontaire et solidaire à l’international, les volontariats internationaux d’échange et de solidarité (VIES). En 2007, une représentation nationale de France Volontaires a été officiellement installée à Rabat au Maroc», poursuit Harouna Djingareye. 
 
Un mois chez Twiza et Amuddu 
 
Quand on demande à Harouna Djingareye de nous donner son avis sur le volontariat au Maroc, il répond que le Maroc est une «terre de tradition d’accueil, et que sur cette terre le volontariat est une richesse ancestrale». Le directeur régional de l’Association «France Volontaires» en Afrique du Nord & Moyen-Orient assure que le Maroc «a toujours été une source de solidarité».  
C’est dans ce sens que les vingt-deux jeunes volontaires de l’association ont choisi de passer un mois au sein de deux Associations marocaines Twiza et Amuddu. Twiza à Khémisset accueillera un groupe de douze d’entre eux afin de réaliser un chantier sur la thématique de «La promotion du genre pour une intégration socioéconomique». Accompagnés également de bénévoles marocains, ils seront logés dans le foyer féminin de l’association. Ils participeront à son amélioration par des travaux divers de réparation et de peinture. De plus, ils contribueront à la valorisation de la «boutique solidaire» où sont exposés les différents produits artisanaux des femmes du foyer. Quant au deuxième groupe de volontaires, il sera accueilli par l’Association Amuddu située dans la ville de Taroudant. Ces derniers participeront à un chantier sur la thématique de l’environnement. Au programme, activités de jardinage, d’aménagement, réalisation d’une fresque, mais aussi des ateliers de découverte de la culture marocaine. La réalisation de ces deux chantiers est le fruit d’un programme du «Service des volontaires océaniens », lancé en 2012 dans le cadre d’un partenariat entre France Volontaires, le gouvernement central et la province Nord de Nouvelle-Calédonie. Ce programme décline son ambition de fournir aux jeunes volontaires néo-calédoniens et marocains, une belle opportunité de découvrir de nouvelles cultures, et de mettre en avant leur citoyenneté à travers des activités qui leur seront proposées.
 
Un cadre légal  pour le volontariat 
 
Entre bénévolat et volontariat, il y a une différence. Le directeur régional de l’Association «France Volontaires» en Afrique du Nord & Moyen-Orient a son mot à dire là-dessus. «Le volontariat est un acte d’échange mutuel entre une personne ou un groupe qui offre son temps, son travail, son énergie au bénéfice d'un projet d'intérêt général et une collectivité d'accueil qui offre aux volontaires un terrain d'apprentissage, d'expérimentation et de construction personnelle et collective», explique Harouna Djingareye. «Le volontariat suppose un engagement réciproque et formalisé. Il est limité dans sa durée et permanent pendant cette durée. Cette action est librement choisie tant par le volontaire que par la collectivité d’accueil. Le volontariat est collectif et organisé au sein d’un organisme sans but lucratif aux valeurs duquel le volontaire adhère librement. Il est au service de la collectivité», précise le directeur régional de France Volontaires Et d’ajouter: «Ce domaine a besoin aujourd’hui d’être légiféré afin qu’il puisse trouver la place qui est la sienne dans la société».  Il souligne que l’association qu’il préside œuvre avec d’autres associations tels le Collectif marocain de volontariat (CMV), le Programme concerté Maroc (PCM) et ses partenaires institutionnels pour les appuyer dans leur démarche de plaidoyer qui vise à doter le volontariat au Maroc d’un cadre légal.


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