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Benkirane a, en effet, reconnu pratiquement son échec cuisant, en affirmant, lors de la 4ème édition du Forum des retraites organisée à Rabat vendredi 12 février, qu’il a vraiment traîné le pas en insinuant aussi qu’il ne détenait plus de panacée aux maux de la totalité des systèmes de retraite.
«Je ne suis pas expert en la matière. Mais je vais tout de même aborder la question par le volet politique en insistant sur le fait que pour la généralisation de la couverture sociale, il est nécessaire d’ouvrir les horizons pour une réflexion libre car si on est prisonnier d’une certaine méthodologie fermée, on va tourner en rond sans trouver de solution», a commencé par déclarer le chef du gouvernement avant de révéler que le système marocain est passable et nécessite, tout de même, du contrôle et de la gouvernance. D’où, a-t-il précisé, l’importance de la réforme qui fera augmenter la pension minimale de retraite de 1.000 à 1.500 DH. Il s’est également réjoui en faisant savoir que le nombre de bénéficiaires du Régime d'assistance médicale (RAMED) a atteint, récemment, 9,2 millions de personnes et parmi ceux-ci figurent 3,47 millions de familles, soit plus de 113% de la population ciblée.
Mais chaque médaille a son revers. En effet, Benkirane a rappelé que les états financiers de la CMR (Caisse marocaine des retraites) n’ont rien de reluisant, car cette dernière a puisé dans ses réserves 1 milliard de dirhams (MMDH) en 2014, pas moins de 3 MMDH en 2015 et prévoit d’atteindre un déficit de 6 MMDH en 2016. En décodé, a-t-il reconnu, à la fin de son mandat gouvernemental, les pertes arriveront à 10 MMDH
Pis encore, à l’horizon 2021-2023, les caisses seront vides, a-t-il martelé notant qu’en d’autres termes, pour améliorer la donne concrètement, il faudra prendre des mesures douloureuses qui suscitent justement la polémique, en l’occurrence de relever l’âge de la retraite, augmenter les cotisations et baisser les prestations…
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Et sans vouloir jouer les Cassandre, d’aucuns qui ont le souvenir vivace quant à la fameuse déclaration de Benkirane : «Si pour faire aboutir la réforme des retraites, le PJD doit perdre les élections, je suis prêt à en prendre le risque», expliqueront que rien ne justifie de sacrifier l’avenir des retraites au Maroc sur l’autel des intérêts politiques.
Parallèlement, Abdellatif Zaghnoune, directeur général de la CDG qui s’est exprimé à l’ouverture du Forum, a décortiqué la situation marocaine qui présente plusieurs défis dont la faiblesse du taux de couverture de la prévoyance sociale, conjuguée aux déficits accumulés des régimes de retraite et au vieillissement de la population. Force est de constater, a-t-il noté, que malgré tous les efforts effectués en matière de prévoyance sociale, le taux de couverture des actifs demeure très faible soulignant qu’il ne dépasse pas 30% actuellement ; ce qui place le Maroc loin derrière un ensemble de pays qui sont à des niveaux de développement économique similaires : 80% pour la Tunisie, 56% pour l’Algérie et 68% pour la Turquie à titre d’exemple.
Et de soulever la faiblesse de la couverture de la protection sociale au Maroc qui s’explique notamment par le fait qu’elle ne concerne que les travailleurs salariés. «Plus de six millions de travailleurs non-salariés ne sont pas couverts. Cette situation pose des défis majeurs pour l’économie marocaine», a-t-il déploré mettant en exergue des défis importants, à la fois économiques, démographiques, financiers et sociaux, qui attendent l’ensemble des intervenants dans le secteur de la prévoyance sociale. La crise financière, a-t-il tonné, que connaissent et que connaîtront les organismes de sécurité sociale exige une bonne gouvernance de la gestion administrative et financière de ces organismes…
Ceci étant, le Forum des retraites sous le thème « La généralisation de la couverture sociale, un investissement générateur de croissance », co-organisé par l’Institut CDG et la Chaire prévoyance et retraites, a eu le mérite d’aborder plusieurs thématiques à l’instar des modèles de retraites étrangers, sur lesquelles on reviendra…
Meyssoune Belmaza