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Des tensions similaires sont apparues lors d'une rencontre entre le Président afghan et une délégation de sénateurs américains.
Ces incidents soulignent l'appréhension postélectorale et, plus globalement, la discorde croissante dans les relations entre les Etats-Unis et Karzaï depuis le changement de locataire à la Maison blanche.
L'administration Obama a été particulièrement troublée par l'alliance conclue dans les derniers jours de la campagne par Karzaï avec Abdul Rashid Dostum, général ouzbek soupçonné de crime de guerre. "Aux yeux de nombreuses personnes, il s'est tiré une balle dans le pied", note un observateur occidental au fait des interrogations et réflexions américaines. Karzaï doit obtenir plus de 50% des suffrages exprimés le 20 août pour s'épargner un second tour, mais les résultats très parcellaires publiés jusque-là montrent que son principal adversaire, son ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, pourrait réussir son pari et mettre le Président sortant en ballottage.
En proclamant la victoire de Karzaï au lendemain du scrutin, alors qu'aucun résultat n'avait encore été diffusé par la commission indépendante des élections, l'équipe de campagne du Président sortant n'a rien fait pour apaiser les relations entre Kaboul et Washington.
Lors de leur rencontre, Holbrooke a pressé Karzaï de respecter le processus électoral. Le Président afghan, qui a exposé à Washington les risques de violences ethniques que pourrait déclencher un second tour, a réagi avec colère, indique-t-on de même source. Pour l'administration Obama, des accusations de fraude électorale sont, dans l'immédiat, l'écueil à éviter, de peur de nuire à la légitimité du futur gouvernement afghan.
Il lui faut en outre tenir compte du malaise grandissant de l'opinion publique américaine, qui estime désormais majoritairement que la guerre en Afghanistan ne vaut pas d'être menée.
"C'est la dernière chance", a dit le sénateur Sherrod Brown pour résumer le message que la délégation du Congrès a transmis à Karzaï.