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Si le Maroc n’en fait pas partie, il n’en demeure pas moins que le Royaume n’est ni loin ni à l’abri d'une situation tout aussi critique, car si l’on en croit un tableau défini par l’institut qui le classe à la 22ème position (sur 164), ainsi que ladite carte, il fait partie des vingt-sept Etats présentant une « pénurie hydrique élevée », au même titre que la Belgique, la Grèce ou encore le voisin espagnol. Mais pas si vite. A y regarder de plus près, la carte présente quelques incohérences. L’une des plus marquantes concerne les régions montagneuses. Ainsi, d’après la carte, les zones où se situent les chaînes montagneuses de l’Atlas et du Rif présenteraient un risque de pénurie en eau très élevé. Or, comme tout le monde le sait, les régions montagneuses considérées communément comme des châteaux d’eau seront logiquement les dernières à résister à ce scénario apocalyptique à la Mad Max, tant les sources y sont nombreuses.
En tout cas, une chose est sûre, comme nous l’avons indiqué dans notre édition du 24 juillet 2019, le Maroc occupe une bonne place en matière de politique de l’eau au niveau des pays du Moyen-Orient et du Maghreb. Pour rappel, d’après Baali Sghir, président de l’Association eau et énergie pour tous (AEEPT) «nos infrastructures, l’aspect institutionnel, l’autonomie en matière d’approvisionnement en eau et de mobilisation des ressources font du Maroc un modèle dans ce domaine. » Et de poursuivre «La création d’Agences de bassin chargées de la recherche, de la prospection, de l’anticipation, de la gestion des ressources et de la coordination entre les divers acteurs a joué un rôle essentiel dans cette politique de l’eau».
Toutefois, cette politique illustrée entre autres par un programme de construction de 15 barrages pour la période 2017-2021, dont 10 petits barrages ont déjà été achevés, afin de répondre aux besoins du monde rural en eau potable, en irrigation et en alimentation de la nappe phréatique, ne doit pas faire oublier que cette même politique souffre d’un évident problème de gouvernance, ainsi que de la surexploitation des nappes phréatiques dans certaines régions comme c’est le cas de la culture de la carotte dans la région de Berrechid, ou celle des pastèques dans le Sud. Un problème de gestion lié à un manque de concertation avec les populations locales et les différents intervenants. D’ailleurs, et pour faire le lien avec le rapport de l'Institut World ressources, il y est indiqué que «comme pour tout défi, les perspectives d’une pénurie d’eau dépendent de la direction stratégique opérée par chaque Etat».
Par ailleurs, pour justifier son discours alarmiste, le Think Thank américain se base sur des prélèvements hydrauliques mondiaux qui auraient doublé en l’espace de 60 ans. En cause, une demande croissante qui ne montre aucun signe de ralentissement. «Lorsque la demande rivalise avec les réserves, même de petits épisodes de sécheresse, qui vont s’amplifier avec le changement climatique, peuvent provoquer de terribles conséquences», argue l’institut en donnant l’exemple des récentes crises survenues à Cape Town, Sao Paulo ou Chennai.
Enfin, si le rapport confirme bel est bien l’existence de tendances indéniablement inquiétantes, il conclut sur une note d’espoir : «En prenant des mesures dès aujourd’hui et en investissant dans une meilleure gestion hydraulique, nous pouvons résoudre les problèmes liés à l'eau pour le bien de chaque population, des économies et de la planète».