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Peu avant la proclamation des résultats, des affrontements ont commencé entre la police anti-émeute et les partisans de M. Moussavi, qui ont érigé des barricades de pneus enflammés. Il s’agissait des troubles les plus sérieux dans la capitale iranienne depuis les manifestations étudiantes de 1999. Le téléphone portable ne passait plus à Téhéran.
Dans la soirée, la police a arrêté plusieurs chefs de file de l’opposition au siège du principal parti réformateur, le Front de participation à l’Iran islamique, selon des militants ayant requis l’anonymat. Les autorités n’ont pas confirmé.
Des manifestations pro-Moussavi ont également été signalées par des témoins à Ahvaz, dans la province pétrolière du Khouzistan, dans le sud du pays.
L’ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi n’a obtenu que 33,75% des voix, contre 62,62% au président sortant lors du scrutin de vendredi, selon le ministère de l’Intérieur. Mahmoud Ahmadinejad a appelé la population à respecter les résultats, et accusé la propagande étrangère de s’être “totalement mobilisée contre le peuple iranien” qui l’a réélu. Mais “une nouvelle ère a commencé dans l’histoire de la nation iranienne et un brillant et glorieux avenir s’ouvre à la nation iranienne”, a-t-il lancé. “J’invite tout le monde à se joindre à moi dans la construction de l’Iran.” Certains de ses partisans paradaient en voiture à Téhéran en criant “Moussavi est mort!”
Plusieurs centaines de manifestants, dont beaucoup portaient le vert devenu le symbole du camp réformateur, se sont, eux, massés près du ministère de l’Intérieur au moment de l’annonce des résultats scandant “le gouvernement a menti au peuple”.
Mir Hossein Moussavi a dénoncé une “trahison du vote populaire” et une manipulation du scrutin, appelant ses partisans à résister au pouvoir du “mensonge et de la dictature”, tout en les exhortant à éviter la violence. “Le peuple ne respectera pas ceux qui prennent le pouvoir par la fraude”, a-t-il dit, demandant l’intervention de l’ayatollah Ali Khamenei, qui détient le véritable pouvoir en Iran.
Mais le guide suprême de la révolution iranienne s’est félicité de la participation record -85% des 46,2 millions d’électeurs inscrits-, et a qualifié ces résultats de “bénédiction divine”. Il a demandé au peuple de s’unir derrière le président sortant et aux candidats de l’opposition d’”éviter une attitude de provocation”.
L’ultraconservateur Mahmoud Ahamdinejad, qui a apparemment profité de son image d’homme du peuple pour obtenir un nouveau mandat de quatre ans, bénéficie de l’appui de la puissante théocratie iranienne.
Mercredi, le puissant corps des Gardiens de la Révolution, les pasdarans, bras armé des mollahs, avait prévenu qu’il réprimerait toute “révolution” contre le régime islamique menée par le “mouvement vert” de M. Moussavi. Samedi, le ministre de l’Intérieur Sadeq Mahsouli, a mis en garde contre tout “rassemblement non-autorisé”. Des appels au calme ont par ailleurs été lancés depuis les quartiers généraux de M. Moussavi.
Mais dans la capitale, d’épaisses colonnes de fumée noire montaient des barricades de pneus et de poubelles en feu. Un bus vide a été incendié dans une rue. Près du ministère de l’Intérieur, la police anti-émeute a chargé à coups de matraque. Des policiers casqués pourchassaient à pied ou à moto des groupes de manifestants, qui se regroupaient pour jeter des pierres sur les forces de l’ordre.
Dans tout le pays, l’envoi de SMS restait impossible, une tentative apparente pour bloquer l’un des principaux moyens de communication du mouvement de M. Moussavi, qui avait fortement mobilisé les jeunes Iraniens. Plusieurs sites Internet pro-Moussavi restaient difficiles d’accès. Les examens de fin d’année qui devaient commencer samedi dans les universités iraniennes ont été reportés au mois prochain.