Doté d'un potentiel inné, conjugué à son professionnalisme, le champion marocain de 38 ans est un challengeur redoutable qui a acquis ses lettres de noblesse grâce à une carrière et un palmarès éloquents qui lui ont valu l'estime d'adversaires réputés indomptables.
"A l'occasion de chacun de mes exploits, la haute sollicitude royale a été un facteur de motivation et un stimulant pour réaliser de nouvelles performances et atteindre le meilleur niveau. Mais, cette fois-ci, la décoration Royale est le plus grand honneur qui m'a été fait, du fait que cela couronne ma carrière sportive", s'est-il félicité, lui qui a déjà été honoré par le Souverain après son titre mondial en 2004 à Agadir.
"C'est la distinction la plus importante de toute ma carrière professionnelle", a ajouté le champion du monde qui a achevé sa carrière professionnelle par un titre mondial en full-contact le 5 juin dernier à Fès, obtenu contre le Russe Alexey Rybkin (23 ans).
Mustapha Lakhsem, né le 19 septembre 1972 à Hanau, près de Francfort en Allemagne, de parents marocains, a défendu pour la première fois les couleurs nationales à l'occasion des Championnats du monde de 1993 en Hongrie (amateurs), où il s'est adjugé le titre mondial de kick-boxing.
"Ce titre restera gravé à jamais dans ma mémoire. Ce n'était pas ma première victoire, mais la première fois que je représentais mon pays d'origine dans un rendez-vous mondial", a expliqué Lakhsem dans une déclaration à la MAP.
Vainqueur de plusieurs consécrations au nom de l'Allemagne, il se rappelle également avec nostalgie de ces Mondiaux de Hongrie au cours desquels il avait gagné ses cinq combats avant terme (KO) et élu meilleur pugiliste du tournoi.
Parmi ses combats inoubliables, Lakhsem avait défié, en 1996 au palais des sports au complexe sportif Prince Moulay Abdellah à Rabat, l'imbattable de l'époque, l'Américain Manson Jebson (85 kg), dans un combat mémorable au terme duquel il s'était adjugé sa première couronne professionnelle mondiale (WAKO).
Dans son palmarès, Lakhsem compte plusieurs autres combats avec de gros calibres, à l'instar du Serbe Cekic en 2002 à Rabat, l'Espagnol Simon Gonzalez six mois plus tard à Vigo (Espagne), le Français Arneau Polen en 2003 à Rabat et le Hongrois Rich en 2004 à Agadir.
La scène nationale a connu l'émergence d'autres champions de haut niveau dans les arts martiaux, tels que Khalid Kandili (full-contact) et Fikri Tijarti (thaï-boxing), mais Mustapha Lakhsem a la particularité d'allier et de s'illustrer avec brio à la fois en taekwondo, thaï et kick-boxing et savate, d'autant que ses combats ont toujours tenu en haleine le public, explique son manager Lahcen El Hilali.
Lakhsem avait été initié très jeune aux arts martiaux, notamment le taekwondo, le kick-boxing et le full-contact par son entraîneur l'agent de police Karl-Heinz Kistler, qui coiffait ses entraînements jusqu'à 1997, année où le champion marocain a enfilé les couleurs du club Cytan-Gym de Rabat sous la houlette de l'entraîneur et manager Lahcen El-Hilali, puis Mohamed El Ouachmi.
Sa mainmise sur le titre de champion d'Allemagne en full-contact et kick-boxing de 1988 à 1991 annonçait ses débuts sur la voie de l'excellence.
Il a enchaîné par sa domination sur la scène européenne (1990/91/92), avant de rejoindre en 1993 la sélection marocaine aux Championnats du monde en Hongrie.
Lakhsem n'a plus depuis manqué ses rendez-vous, remportant coup sur coup le titre mondial 11 fois, mais les plus remarquables sont ceux de 1996, 2002, 2003, 2004 et 2010.
Durant sa carrière professionnelle, il a disputé 70 combats, dont 12 au titre du championnat du monde de full-contact et kick-boxing qu'il n'a perdu qu'une seule fois.
Aussitôt après sa retraite, Mustapha Lakhsem s'est investi dans l'action sociale, en créant l'association "Action citoyenne pour la contribution à l'éducation et la santé par le sport" (ACCESS), qui œuvre dans le domaine de la lutte contre la délinquance.
Il compte également organiser des combats d'exhibition dont les recettes profiteront aux associations de bienfaisance, celles notamment chargées des enfants de la rue.
Par ailleurs, Lakhsem a formulé l'espoir de voir se réaliser son rêve tant caressé de créer une académie des arts martiaux afin de mettre sa longue expérience au service des jeunes champions marocains.