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Le projet Maroc solaire a prévu la mobilisation de 10.000 hectares, soit 100 km2 dans le cadre de la puissance solaire prévue de 2000 mégawats. « Techniquement, cela ne concorde pas car en moyenne on installe 50 mégawats/km2. Faites vos comptes, cela signifie que les 2000 mégawats envisagés nécessitent 40 km2. Que va-t-on faire des 60 km2 restants? Pense-t-on à des extensions ? Un système de stockage est-il prévu ? Va-t-on construire des centrales avec stock, c'est-à-dire qui continueront de fonctionner même après le coucher du soleil grâce justement au système du stockage solaire ? Les questions se bousculent. Les officiels n'en ont pour le moment soufflé mot…
En faisant le pari de l'énergie renouvelable, le Maroc entend faire de sérieuses économies et surtout réduire sa dépendance énergétique. « A condition qu'il y ait un transfert de technologies. Si on veut réduire les coûts de la dépendance, il s'agit aussi et surtout de réduire la part des importations des équipements à la production de l'énergie renouvelable. Autrement dit, il est aujourd'hui important d'entamer une vraie réflexion sur la production en interne des équipements. Y a-t-il dans ce sens un programme national pour acquérir le savoir-faire technologique ? Et que sera-t-il fait pour encourager l'investisseur marocain pour qu'il se lance dans ce domaine précisément ? », se demande Abdelaziz Bennouna avant de rappeler que si les mâts des éoliennes sont aujourd'hui produits en terre marocaine, il serait judicieux d'augmenter la part marocaine de cette industrie en produisant les ailes et les générateurs. « Des éoliennes marocaines sont possibles à hauteur de 70% », avance cet ancien enseignant chercheur formé en Allemagne.
Cet expert se met à rêver d'un Maghreb de l'énergie, un Maghreb uni autour d'un même projet industriel. « Quels obstacles empêcheraient l'acier de Zouirat de venir vers le Maroc à l'état brut ? ». L'homme n'est pas un incorrigible utopique. Il sait de quoi il parle puisqu'il a participé à la préparation des études de base « Desertec », consacrées aux « perspectives d'énergie solaire dans la région EU-MENA » et dont les conclusions ont été présentées en novembre 2007 devant le Parlement européen.
Alors que le projet Maroc solaire offre de belles perspectives d'avenir, les convictions d'Abdelaziz Bennouna restent intactes. A partir de 2015, toute nouvelle centrale devrait être renouvelable, qu'elle soit thermique ou solaire. « En parallèle, il est essentiel que le Maroc développe le système de stockage du solaire », conclut notre interlocuteur.