Beaucoup d’hommes politiques, observateurs et même certains acteurs de marché, ici et ailleurs, avaient espéré un rebond significatif et durable des prix du pétrole en cette fin d’année 2015. Les uns parce qu’ils considèrent, à juste titre, qu’un faible prix des hydrocarbures n’incite pas au développement des énergies alternatives. Les autres parce qu’ils estiment que l’Arabie Saoudite, un des acteurs-clés de la crise, est dans une position financière intenable avec un déficit budgétaire pour 2015 de 21% du PIB, soit 130 milliards de dollars, selon le FMI. Sur le plan régional, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CGG) se retrouvent avec un déficit public cumulé de 180 milliards de dollars en 2015. C’est finalement ce contexte incertain pour tous les pays membres de l’Opep, fragiles et en voie de fragilisation, qui a expliqué la fébrilité des marchés et même une tendance à la hausse des cours pétroliers, à l’ouverture de la conférence ministérielle de l’Opep, à 44,49 dollars le baril. Mais cet espoir n’a été que de courte durée : le temps d’une conférence qui s’est achevée sans réduire le plafond de production de l’organisation. Conséquence immédiate : les prix du pétrole ont immédiatement amorcé leur repli sur les marchés internationaux.
En vérité, les faits sont têtus et le marché pétrolier est embourbé dans une crise à cycle long. Ainsi les facteurs déclenchant de la crise sont toujours là et se sont même pour certains d’entre eux aggravés.