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Après une introduction de Mohammed Lharek et Tarik Boukhriss, respectivement coordonateur et membre du secteur des ingénieurs USFP de Casablanca, et devant une salle archi-comble, Chakib Benmoussa a souligné que l’emploi des jeunes a été l’un des sujets étudiés par le Conseil économique et social. A cet effet, la commission permanente du CES chargée des affaires de la formation, de l’emploi et des politiques sectorielles a mené des travaux qui ont abouti à un rapport intitulé : « L’emploi des jeunes ». Ce rapport a été validé à l’unanimité par l’assemblée générale du Conseil économique et social fin 2011.
M. Benmoussa a commencé par dresser la situation actuelle de l’emploi de façon générale et de l’emploi des jeunes en particulier. Celle-ci se caractérise par un taux de chômage avoisinant les 15% pour les jeunes ayant 15-34 ans et 17% pour ceux ayant 15-24 ans, 69% des jeunes en chômage le sont depuis plus d’une année, 75% des diplômés de l’enseignement supérieur sont chômeurs de longue durée. Parallèlement à ces chiffres, l’emploi des jeunes demeure assez précaire. Il est caractérisé généralement par l’absence de contrat, une faible rémunération et l’absence de protection sociale.
Le Conseil économique et social, selon M. Benmoussa, a identifié trois axes sur lesquelles des réflexions sont indispensables pour assurer la dynamisation de l’emploi et propose des mesures urgentes pour accélérer le processus.
Le premier axe a trait au modèle de la croissance économique. Les propositions formulées à ce sujet concernent l’orientation de l’épargne et l’investissement dans les secteurs à forte valeur ajoutée et la stimulation de l’innovation afin d’améliorer la productivité et assurer la croissance future. Ce nouveau modèle doit également, d’après l’orateur, s’appuyer sur l’économie sociale et solidaire et sur l’entrepreneuriat responsable.
Le deuxième axe concerne la réforme en profondeur du système éducatif et de la formation. A ce propos, le CES préconise une réforme radicale de ce système dans la mesure où les jeunes doivent acquérir un sens aigu de la responsabilité et développer le sens de l’initiative. L’adéquation des formations avec les besoins de l’économie et le rapprochement de l’université des différents secteurs productifs sont des chantiers clés.
Le troisième axe concerne la gouvernance territoriale. La mise en œuvre de la régionalisation avancée, stipulée dans la nouvelle Constitution, permettra de libérer les énergies et de mener des projets territoriaux d’envergure.
Par ailleurs, le Conseil économique et social a retenu deux principes directeurs pour une nouvelle politique publique de promotion de l’emploi des jeunes.
Le premier de ces principes est afférent au dépassement des dispositifs de promotion de l’emploi des jeunes.
L’évaluation des trois programmes pour la promotion de l’emploi, lancés depuis 2006, à savoir : Idmaj, Taahil et Mokawalati fait ressortir des résultats contrastés. Le CES propose de revoir ces trois dispositifs.
Le second principe concerne le recadrage de la gouvernance de la promotion de l’emploi et développement de l’intermédiation sur le marché de travail. Le CES préconise également l’amélioration de la gouvernance des organismes publics en charge de la promotion de l’emploi dans une optique régionale et l’élargissement des missions d’intermédiation sur le marché de travail.
Le CES propose des mesures, à caractère urgent, pour booster l’emploi des jeunes. Il s’agit de la refonte des organismes de promotion de l’emploi actuel et la création de nouvelles institutions.
Le Conseil propose la création de deux nouveaux organismes : un Conseil national de promotion de l’emploi avec des antennes régionales et un Observatoire national de l’emploi et de la formation. Il préconise la restructuration de l’ANAPEC et la mise à disposition de ressources financières suffisantes à même de mettre en œuvre les politiques régionales retenues.
Concernant l’encouragement à la création des TPE et de l’auto-emploi, le CES préconise la création et le parrainage des TPE au moyen de structures dédiées et la mise en place des mesures pour encourager l’auto-emploi à travers la valorisation, au niveau régional, de certaines filières et l’amélioration de l’accès au financement : INDH/Micro crédit/Banques/Fonds régionaux.
Pour ce qui est de l’emploi aidé au profit des jeunes en chômage de longue durée, le CES propose que des associations/organismes exerçant dans le social emploient des jeunes diplômés pour accomplir des activités sociales et civiques moyennant une rémunération et une protection sociale, et ce pendant une durée maximale d’un an renouvelable une fois. L’expérience est reconnue par une attestation délivrée par l’Etat et permet, à compétences égales, un recrutement prioritaire dans les concours de la Fonction publique.
Le volet de l’employabilité des jeunes est, quant à lui, intimement lié à la qualité de la formation à tous les stades. L’amélioration de l’employabilité implique également le département de la formation professionnelle et les entreprises. Elle nécessite une refonte des contrats spéciaux de formation et l’encouragement du mode de formation en alternance pour certaines filières industrielles.
Quant à l’amélioration de la compétitivité, elle nécessite, selon M. Benmoussa, un changement des textes juridiques régissant les relations de l’emploi dans une perspective de plus de flexibilité.
Un riche débat a suivi la présentation du président du Conseil économique et social. Les questions des participants ont concerné principalement le système de l’enseignement, le Code du travail, la compétitivité de l’économie marocaine, la protection sociale, le rôle de l’Etat ainsi que l’approche en vue d’opérationnaliser les mesures proposées par le CES.