La langue de bois pour finir d’achever les forêts
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Chaque jour que Dieu fait, notre patrimoine forestier et les écosystèmes qui en dépendent se dégradent et subissent la loi d’une gestion incompétente voire impliquée dans la destruction de l’avenir de nos enfants. Chaque jour qui passe nous rapproche de la disparition d’une richesse inestimable convoitée par des abatteurs clandestins et des gestionnaires enfermés dans leur tour d’ivoire et leurs programmes et projets qui tombent souvent à vau-l’eau. Chaque jour nous fournit son lot d’informations alarmantes sur les dangers réels qui guettent cette richesse forestière nationale voire mondiale. Un patrimoine qui se dilapide à chaque instant. Un carnage à l’encontre d’un trésor inestimable, celui que les connaisseurs comme Michel Tarrier appellent «Or vert». Le cèdre du Moyen Atlas, l’arganier du Souss , le cyprès, le chêne-liège, entres autres, souffrent d’abattage clandestin à outrance, de surpâturage, de déboisement, de sécheresse et d’une mafia bien équipée et mieux organisée que les soi-disant protecteurs souvent corrompus et sans scrupules. Et dire que l’année 2010 a été déclarée en fanfare comme l’année de la protection de l’environnement.
Au Moyen Atlas, au Rif, au Souss et partout ailleurs, la forêt agonise devant l’optimisme imperturbable du Haut Commissariat aux eaux et forêts dont les projets sont restés des coups d’épée dans l’eau. Au Moyen Atlas, la cédraie subit un véritable carnage. Un trésor inestimable est en train d’être mis à sac. Depuis belle lurette, les spécialistes sont catégoriques et tiennent des discours alarmistes à ce propos : La cédraie est gravement malade. Si des interventions draconiennes ne sont pas entreprises, il faut envisager le pire. Le constat est sérieusement inquiétant au sujet d’une cédraie qui représente la plus importante superficie de la Méditerranée. Un patrimoine unique et fragile qui a besoin d’être sauvé dans l’immédiat et qu’on fait semblant de protéger.
Pire, au nom de cette protection, on se cherche de l’argent à travers le monde pour le dilapider ensuite en finançant des stratégies et des méthodes inadéquates, au point qu’elles risquent de compromettre l’avenir de cet arbre et celui de nos enfants. Le cas de la forêt de Senoual qui fait partie du Parc national d’Ifrane et considérée comme un Site naturel géré (SNG) souffre le martyre et se détériore de jour en jour en raison de l’absence d’une politique et d’une stratégie forestières fondées sur des programmes viables et sur une gestion efficiente des ressources humaines.
Les inquiétudes des spécialistes se confirment : la cédraie de Senoual court un réel danger si des mesures draconiennes ne sont pas prises, à commencer par faire le ménage à la tête du Haut Commissariat aux eaux et forêts qui doit reconnaître, chiffre à l’appui ,que jamais la forêt n’a été aussi menacée depuis l’arrivée d’une certaine mentalité qui maîtrise à merveille la langue de bois.