Le jour précédent le mariage, après que la future mariée, en compagnie de femmes de sa famille, se soit purifiée au hammam, a lieu la cérémonie du henné. Une spécialiste, la "hannaya", dessine des motifs symboliques sur les mains et les pieds de la fiancée, afin de lui porter bonheur et prospérité dans sa vie future
Avant le mariage, le fiancé est tenu d'offrir des présents à sa promise : Certains sont symboliques, comme le sucre, qui représente une vie heureuse, le lait, la pureté ou encore les dattes, l'eau de fleurs d'orangers et le henné. En font partie également la bague de fiançailles et l'alliance. Les autres varient en fonction des moyens. On peut trouver des coupons de tissus, des caftans, des chaussures, des sacs à main, du parfum. Ces cadeaux sont disposés dans de très grands plateaux de couleur argentée, recouverts d'un couvercle conique, les " téfors ".
Les invités se rendent ensuite au domicile de la mariée. Des hommes sont chargés de porter les plateaux de cadeaux en dansant, accompagnés par un orchestre qui anime tout le quartier. Il devient vraiment impossible pour le voisinage d'ignorer l'événement qui se prépare !
La fête proprement dite a lieu dans un hôtel, un "riad" (maison traditionnelle marocaine, organisée autour d'un grand patio intérieur), une salle des fêtes, sous une tente à proximité du domicile de la mariée ou dans le jardin des parents de l'un ou l'autre des jeunes époux.
Au fond de la salle est installée une estrade assez haute, sur laquelle sont disposés deux sièges imposants où s'assiéront les mariés, qui pourront ainsi être observés de tous. Sur un côté de la salle, les musiciens jouent et chantent, tâche harassante, puisque nombre de mariages se terminent vers 5h du matin ! Une fois les invités placés à leur table, l'orchestre attaque les morceaux de musique andalouse ou de "châabi" selon le choix des mariés.
La jeune épouse arrive dans l'assistance vêtue d'un caftan blanc avec des bijoux assortis. Elle est assise dans une chaise à porteurs, l' "amariya", comme son mari. Ils font le tour de la salle, accompagnés par la musique et, arrivés près de l'estrade, ils descendent de l'amariya pour s'asseoir, pendant que les convives se pressent autour d'eux afin de se faire photographier en leur compagnie.
La mariée est entourée des "neggafates", maîtresses d'orchestre de la cérémonie et garantes du respect scrupuleux des rites nuptiaux. Elles peuvent être 4 à 5, sous la direction de l'une d'elles. Elles s'occupent de la mariée en l'habillant, la parent des bijoux qu'elles lui prêtent, veillent à ce que les plis des caftans tombent toujours bien pour les photos, la dirigent dans ses gestes, minutent la cérémonie et le changement de vêtements.
La mariée sort périodiquement pour se changer. Le deuxième caftan est souvent de couleur verte, toujours avec les colliers, diadème, boucles d'oreilles et bracelets assortis. Le défilé peut ainsi continuer jusqu'à sept tenues différentes dans la soirée.
Pendant ce temps, les invités se restaurent.
Si c'est un repas, il comprend généralement une pastilla (feuilles de brick très fines fourrées d'une fricassée de pigeons ou de poulet, d'amandes, de sucre et de cannelle, plat délicieux que je vous encourage à tester si vous avez un bon restaurant marocain à proximité de chez vous ! ! !), un tagine (ragoût de viande et légumes servi dans un plat en terre à la forme caractéristique) et des fruits au dessert.
Le thé à la menthe finit le repas, accompagné d'exquises pâtisseries marocaines comme, entre autres, les cornes de gazelle.
Les invités dansent de temps en temps au rythme de la musique, discutent entre eux et s'observent.
La soirée se termine en général aux alentours de 5h du matin, au lever du soleil.