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Le maire a rejeté dans la soirée cette décision et appelé ses partisans à un rassemblement hier devant la mairie.
“Il y a eu un arrêté pris par le ministère de l’Intérieur qui remplace la direction de la capitale par une délégation spéciale”, a annoncé le préfet d’Antananarivo, Edmond Rakatomavo, à la presse.
“On a voulu notifier (la décision) au maire mais il n’était pas là. Il a fallu prendre une ordonnance pour que les membres de la délégation spéciale puissent entrer dans les bureaux”, a-t-il ajouté.
“Nous allons prouver demain que nous sommes unis pour contester la décision du ministre”, a réagi M. Rajoelina lors d’une conférence de presse à son domicile.
“Demain, la population qui a voté pour Andry Rajoelina va se réunir devant le bureau de la commune urbaine d’Antananarivo (mairie)”, a-t-il ajouté, sans en préciser l’heure.
Interrogé sur son éventuelle arrestation, le maire de 34 ans a répondu: “je n’ai pas peur d’être arrêté”. Les raisons de sa destitution n’ont pas été fournies par le préfet qui a seulement évoqué “des manquements dans la conduite de la mission de la commune, par exemple en ce qui concerne la gestion des ordures”. Le nouvel administrateur de la capitale, le “président de délégation spéciale”, Guy Randrianarisoa, a déjà été secrétaire général de la mairie d’Antananarivo, puis conseiller spécial durant cinq mois de M. Rajoelina après son élection en décembre 2007.
“Moi je ne fais pas de politique. Je ne suis pas TIM (ndlr: le parti présidentiel), je ne suis rien du tout, j’ai été nommé simplement pour gérer”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Plus tôt, Andry Rajoelina avait annoncé à plusieurs milliers de partisans qu’il proclamera samedi la liste de son “gouvernement” de transition. “J’annoncerai le nouveau gouvernement samedi”, a-t-il déclaré sur la place du 13 mai, lieu historique de la contestation malgache.
Le maire s’est proclamé samedi à la tête des affaires du pays, puis a déposé lundi une demande officielle de destitution du président Marc Ravalomanana. Ce dernier a réaffirmé samedi qu’il demeurait le chef de l’Etat. Selon un observateur de la vie politique malgache, la destitution du maire signifie que M. Ravalomanana entend “reprendre les choses en main et qu’il se sent suffisamment fort pour cela”.
Les deux derniers rassemblements du maire, lundi et mardi, moins suivis que les précédents, ont laissé entrevoir un possible essoufflement du mouvement. La semaine dernière, un important rassemblement avait dégénéré en émeutes et pillages dans le pays qui ont fait 68 morts, selon la gendarmerie.
Mardi après-midi, le secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet a indiqué que Paris avait “prédisposé un certain nombre de moyens” et renforcé son ambassade pour protéger ses quelque 20.000 ressortissants à Madagascar.
Andry “TGV”, ainsi surnommé pour son caractère fonceur, s’est fait le porte-voix des frustrations de nombreux Malgaches durement touchés par la hausse des prix. Il a également porté sur la place leur ressentiment contre M. Ravalomanana décrit comme coupé de la population et affairiste.
La tension des deux hommes a atteint un pic en décembre, après la fermeture de la télévision du maire par les autorités.