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A titre de rappel, les listes des bénéficiaires ont été dressées et ces derniers ont, en grand nombre, rejoint leurs postes. Seul demeurait moins d’une centaine de cas litigieux qui devaient trouver solution incessamment. Au lieu de s’atteler à cela, le gouvernement Benkirane semble vouloir créer un conflit social qui n’a pas lieu d’être. Surtout en ces temps où la surchauffe sociale est à son comble et où l’Exécutif semble n’avoir d’autre solution pour l’apaiser que de faire de la mise sur pied d’une loi régissant le droit à la grève, la plus urgente de ses priorités. En prenant pareilles décisions, ne cherche-t-il pas à souffler sur les braises pour se donner les arguments d’une éventuelle répression ?
De fait, concernant les diplômés chômeurs, tout le monde croyait que cette répression faisait partie d’un passé que l’on croyait à jamais révolu. Rien n’est moins sûr à en croire la déclaration de Mostapha El Khalfi telle qu’elle a été relayée par l’Agence officielle de presse. Il y est écrit : «La présidence du gouvernement a saisi le secrétariat général en tant que conseiller juridique, à la lumière du décret d'avril 2011 prévoyant l'intégration directe, du procès-verbal du 20 juillet dernier et de la loi qui stipule que tout recrutement dans la Fonction publique doit se faire par voie de concours ».
"L'intégration directe, ajoute la même source, n'est pas possible du point de vue légal du fait que la Constitution stipule clairement dans son article 31 que le gouvernement s'engage à assurer l'égalité entre les citoyens dans l'accès à la Fonction publique selon le mérite". Reste à savoir qu’aucune Constitution au monde n’impose une quelconque rétroactivité de la loi. Et la Loi suprême marocaine ne déroge pas à la règle. Ce serait là consacrer un déni de droit, commettre un abus de pouvoir et violer les dispositions constitutionnelles et légales que de faire en sorte que la prochaine décision gouvernementale ait un effet rétroactif. Ce serait aussi un drame social et une forfaiture que de priver de leur emploi des chômeurs recrutés dans le cadre d’un engagement gouvernemental dûment consacré par le décret d’avril 2011.
Le porte-parole du gouvernement a beau arguer que cette décision va dans le sens de l’égalité des chances, il n’en reste pas moins vrai que les ministres doivent prendre conscience qu’ils sont dans l’obligation de respecter les engagements du gouvernement El Fassi.
Du côté des diplômés chômeurs organisés en associations ou coordinations, une majorité semble réfuter la décision du gouvernement de soumettre le dossier de l’intégration directe dans la Fonction publique des groupes ayant signé le procès verbal du 20 juillet au secrétariat général du gouvernement.
Ce qui est sûr, c’est que les décisions du gouvernement Benkirane envers la classe laborieuse et les diplômés chômeurs créent une tension sociale certaine. Après le projet contre le droit de grève, les menaces de retenues sur salaires et le bras de fer lors du dialogue social, voilà que l’Exécutif se débine et refuse d’honorer un engagement déjà pris par le gouvernement précédent. Des décisions et des sorties médiatiques qui commencent à exaspérer même les alliés du PJD dans le gouvernement.