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Oulan-Bator est considéré comme la capitale la plus froide du monde. Durant l’hiver, la température peut chuter à moins de 40 degrés Celsius, un défi même pour les descendants aguerris de Gengis Khan.
Pour le visiteur occasionnel, l’air glacial peut se révéler problématique: dès qu’exposées, les oreilles et les mains deviennent rapidement douloureuses, et gare aux orteils si l’on sort sans des chaussures bien isolées.
Ces frimas, les Mongols les combattent avec leurs bonnets fourrés, leurs multiples couches de vêtements, leur nourriture et boissons chaudes, ainsi qu’une dose de bonne humeur. “Il n’y a pas de gens à la mode en hiver”, résume d’ailleurs un dicton populaire.
“Les ancêtres des Mongols étaient des nomades”, rappelle M. Batulzii, qui vend des habits traditionnels au marché en plein air de Naran Tuul, à Oulan-Bator.
“Tout ce que nous mangeons et portons est conçu pour faire face aux difficultés des quatre saisons”, ajoute-t-il dans une déclaration rapportée par l’AFP. “C’est pourquoi les Mongols voient arriver l’hiver sans s’inquiéter outre-mesure”.
Etonnamment, Oulan-Bator se trouve à une latitude plus méridionale que Paris, mais est enclavé à 1.300 km des côtes les plus proches, loin de l’influence modératrice des océans, et à une altitude de 1.350 mètres.
Les hautes pressions en provenance de Sibérie favorisent des nuits d’hiver sans nuages, qui laissent s’échapper dans l’atmosphère la chaleur accumulée pendant la journée.
Selon les statistiques de l’Organisation météorologique mondiale compilées sur 30 années, la température moyenne annuelle à Oulan-Bator est de -2,4°C, bien en dessous des 2,7°C d’Astana au Kazakhstan, des 4,4°C de Reykjavik en Islande ou des 5°C de Moscou.
Pour Byambaagiin Yanjmaa, une cuisinière à la retraite qui travaillait dans un jardin d’enfants, les plats typiques mongols sont la clé pour traverser l’hiver sans engelures.
“Le cheval et l’agneau sont très recommandés”, dit-elle, alors que les Mongols sont parmi les plus gros mangeurs de viande du monde.
La femme de 69 ans habite l’un des quartiers de yourtes d’Oulan-Bator, des zones généralement pauvres où s’agglutinent ces maisons démontables à la paroi circulaire composée de feutre, tandis qu’un poêle à charbon trône au centre de la pièce unique.
Ces familles, souvent d’éleveurs, n’ont pas accès au réseau de chauffage urbain des immeubles du centre-ville et les poêles des yourtes sont accusés de contribuer à rendre l’air irrespirable. Oulan-Bator est l’une des villes les plus polluées au monde.
Environ 1,3 million de personnes y vivent, soit plus de 40% de la population de la Mongolie.
Dans la province de Tov à l’ouest de la capitale, l’éleveuse Tumursukhiin Altanzaya garde en plein air ses chevaux, vaches, moutons et chèvres.
Elle assure la traite des bovins, également dans le froid, mais affirme que sa longue tunique traditionnelle en agneau et ses bottes de laine l’aident à rester au chaud, sur son cheval.
“Quand je rentre à la maison depuis le site de pâturage, je bois de l’aarts et mange du khuushuur”, confie-t-elle, à propos de ce lait caillé au goût acide et de cette soupe aux nouilles et boulettes de viande.
La Mongolie est périodiquement frappée par des hivers foudroyants appelés zud, marqués par une neige et un froid si effroyables que le bétail, pourtant habitué aux saisons extrêmes, se révèle incapable de paître, perd sa force et finalement périt gelé sur la steppe.
Des millions d’animaux sont morts dans le dernier épisode de zud en 2010.
Cette année, l’hiver a été relativement clément à Oulan-Bator, où la température la plus basse enregistrée à atteint -34° le 26 janvier.