Les juniors marocains singent leurs aînés
Samedi au complexe sportif Moulay Abdellah à Rabat, le Onze national juniors a essuyé un cinglant revers devant son homologue sénégalais, scellant le sort de cette explication sur le score de deux buts à zéro. Une rencontre aller comptant pour le tour inaugural des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de la catégorie des juniors, dont les phases finales auront lieu l’année prochaine en Libye.
Les Sénégalais, qui s’étaient offerts au tour préliminaire une autre équipe maghrébine, la Tunisie s’entend, ont trouvé la faille en deux temps par l’intermédiaire de Ndoye Baye Mayoro et Boye Ousseynou, respectivement à la 40 et 80ème minute de jeu. Sachant que les Nationaux ont manqué un penalty en début de seconde période.
A ce propos, le sélectionneur national, Mohamed Sahil a fait savoir dans une déclaration rapportée par la MAP que « le tournant de la rencontre fut sûrement le penalty raté par Dahbi et les changements forcés que nous devions effectuer au niveau de la ligne d’attaque après la blessure de nos deux avant-centres, chose qui a lourdement pesé sur le moral des joueurs qui manquaient, dans leur grande majorité, de l’expérience nécessaire pour de telles rencontres”. Tenant à préciser que « la sélection sénégalaise dispose de joueurs très talentueux et doués. La victoire sénégalaise est logique et bien méritée ». Et d’ajouter que « cette défaite est le résultat du manque d’attention envers les catégories des jeunes au Maroc », rappelant « les éliminations consécutives de la sélection juniors ces dernières années face à des équipes telles le Bénin, la Gambie et le Niger ».
Une déconfiture non pas de trop, car il y en aura certainement bien d’autres, devant nous rappeler que s’il y a une fédé qui épouse à merveille la guigne, c’est bel et bien la nôtre. Depuis l’arrivée des nouveaux fédéraux, le football national n’a jamais cessé de collectionner échecs et déconvenues au niveau des sélections et des clubs. Faire dans des aspirations démesurées et rêver d’un lendemain enchanteur, des scénarii qui ne peuvent en aucun cas prendre forme, tant que l’on se voit plus beau et plus malin que les autres. Alors que la réalité offre un tableau désespérément noir: notre football est infiniment petit et cela ne date pas d’aujourd’hui. Il l’a toujours été avec comme preuve une montagne de déroutes et deux résultats, tout au plus. Une Coupe d’Afrique en 1976 et un deuxième tour au Mondial dix ans plus tard, deux perfs que l’on ressasse à tout moment et à toutes les sauces. Ne devrait-on pas nous permettre au moins de nous demander si ces « exploits » ne relevaient pas du pur hasard ? Ne dit-on pas que les meilleures équipes sont celles qui savent provoquer la chance et donc forcer la réalité?
La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. C’est connu. Alors que l’on cesse de prendre les enfants du bon Dieu pour de vilains canards. Car ce qui fait terriblement défaut à notre football, ce n’est pas seulement les aspects qui se rapportent à l’infrastructure, aux moyens, à l’encadrement, à la gestion ou à la formation. On est encore loin de ces étapes qui déclenchent la relance. Ce qui manque, c’est la matière première : de jeunes footballeurs capables de pratiquer la discipline sur des bases saines et de s’améliorer au fil des ans.