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Dans une présentation succincte, Driss Ksikès, modérateur de la rencontre, a tenu à apporter d’emblée une précision. Selon lui, quand on se place dans la relation entre la presse et la corruption, on a tendance à penser automatiquement au journaliste qui offre un pot-de-vin pour avoir un scoop. Mais la problématique est encore plus complexe et met en présence plusieurs intervenants. On retrouve en tête de liste, les annonceurs publicitaires. Il peut s’agir également de personnes influentes, sources d’information, qui mettent le journaliste en position d’otage. Le publi-rédactionnel, qui consiste en un article ou une page rédigés par un annonceur et prêts à être publiés, pourrait aussi fausser les règles du jeu.
Certes le rôle des médias est crucial afin de sensibiliser le citoyen contre la corruption. Mais la profession souffre de beaucoup d’handicaps. Les limites sont nombreuses, comme l’a souligné pour sa part Abdessamad Sadouq, secrétaire général de Transparency Maroc. Le marché de la publicité est restreint. Les annonceurs publicitaires très influents tiennent la presse à leur merci. Un autre problème non moins épineux se pose au niveau du droit à l’information. Certes, il a été prévu dans la nouvelle Constitution mais pas encore mis en œuvre. Une loi devrait en déterminer les limites. « Parfois, le minimum est inexistant. Il arrive même qu’on s’adresse à un haut responsable pour une information quelconque et il avoue ne pas en disposer lui-même», déplore pour sa part Maria Moukrim, journaliste. Et d’ajouter : «Cela ne veut pas dire pour autant que rien n’a été fait. Loin de là. Des enquêtes de haut niveau ont été effectuées ces dix dernières années. Malheureusement, elles ont parfois débouché sur des arrestations voire des procès à l’encontre des journalistes. Parallèlement, des organes de presse ont été acculés à verser des sommes astronomiques en dommages et intérêts ». A ce propos, M. Sadouq met en garde contre le risque d’absence d’éthique de la part de journalistes «L’arme de la corruption est déterminante. Le risque de manipuler les journalistes est très grand. De ce fait, le travail journalistique doit éviter les dérapages qui risquent de rapporter la mauvaise information».
Mais en fait, de quels journalistes a-t-on besoin et quelles conditions devrait-on leur offrir?n s’interroge Mme Moukrim. «Afin de disposer de journalistes performants, il faut veiller à leur assurer une formation continue d’autant plus que la technologie évolue de façon vertigineuse». Et de préciser que bien maîtriser les techniques de recherche de l’information est un atout inestimable à même d’aider le journaliste. «Il faut avouer que parfois l’investigation peut coûter très cher rien que pour établir des contacts sans parler des déplacements qui s’avèrent parfois nécessaires», a-t-elle encore indiqué.
Mais l’apport du journaliste consiste d’abord dans son flair, le sixième sens qu’il devrait développer face à des informations d’apparence banale pour tout un chacun mais qui, entre ses mains, délivrent plein de secrets. Une façon d’éviter toutes sortes de manipulations ou risque de corruption.