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Pour sa part, Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, dit haut ce que tout le monde pense bas : «C’est un homme dérangé, malade, qui a parlé, mais aussi un homme dangereux». Même Abdel Moneim al-Honi, le représentant de la Libye auprès de la Ligue arabe, ne croit plus en Kadhafi qu’il qualifie de «pire» que Saddam Hussein.
«La fin du régime dans quelques jours, pas plus», dit-il.
Selon plusieurs analystes, la survie du leader libyen n’étant plus acquise, il ne peut que persévérer dans la voie qu’il s’est choisie. Mais le peut-il indéfiniment : ses forces militaires sont en train de lui faire faux bond.
Sur les 45.000 hommes qui composent l’armée, il ne pourrait compter que sur 5000 loyaux. D’où ce recours à des mercenaires : 10 à 12.000 dollars pour chaque manifestant abattu. Ce n’est nullement un hasard si sur la place Verte, dans le centre de Tripoli, on ne dénombre plus que quelques dizaines de manifestants pro-Kadhafi adeptes du discours enflammé et au ton belliqueux de leur leader. La communauté internationale qui redécouvre le «vrai» visage de Kadhafi ne prend plus de gants avec ce dernier.
Elle mobilise tous les moyens pour évacuer massivement les ressortissants étrangers que Tripoli pourrait utiliser comme «boucliers humains».
Certains pays annoncent des sanctions «concrètes» contre le clan Kadhafi et au besoin la suspension des relations économiques et financières, voire l’arrêt des importations d’hydrocarbures et la rupture des relations diplomatiques comme l’a fait le Pérou. D’autres, convaincus que Kadhafi qui a refusé d’écouter tous leurs appels à la fin de la violence, n’accordera «aucune importance» à ces sanctions brandissent la menace d’une justice internationale et l’utilisation de la force pour l’empêcher d’exterminer son propre peuple. L’homme qui s’est prêté à l’indicible simulacre d’intronisation en tant que «roi des rois» coutumiers d’Afrique estimant que «la Libye va diriger le monde» un jour, semble condamné.