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Dans les années 90, on l’appelait “Ultimate Fighting”. C’étaient des combats clandestins et sanglants entre deux concurrents peu protégés sur un ring parfois grillagé.
Aujourd’hui, ce mélange de boxe, lutte et arts martiaux s’appelle “Mixed Martial Arts” ou MMA. Il recouvre à peu près la même réalité et, désormais très bien organisé par des promoteurs professionnels, supplante au Canada la boxe traditionnelle dans le coeur des amateurs de combat.
Malgré une côte fêlée, le Français Moïse Rimbon, qui vient de remporter un soir d’avril un combat à Sherbrooke, à 150 km de Montréal, minimise la réputation de violence faite à son sport.
“J’aurais fait de la boxe, j’aurais un oeil au beurre noir... “, dit-il.
“J’aurais une tête enflée comme pas possible, là j’ai des gants qui sont beaucoup plus petits et j’ai aucune marque sur le visage... C’est cette variante de la boxe et de la lutte qui fait que l’on peut atténuer certains coups”, explique le lutteur.
Pour pouvoir vivre de son sport, interdit en France, il a quitté son pays pour s’établir au Canada. Une poignée d’autres pros étrangers ont suivi son exemple. Presque chaque week-end, un événement MMA est organisé dans une ville canadienne. Des jeunes Québécois, en transe, encouragent leurs héros, tandis que la télévision payante diffuse désormais les combats et encaisse les dividendes.
Légale depuis 1998 au Québec -mais interdite dans certaines provinces canadiennes dont le Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, l’Ile du Prince Edouard et le Nouveau-Brunswick (sauf Moncton)-, la discipline reste critiquée par l’Association médicale canadienne qui pointe les “séquelles” pour le cerveau des combattants et réclame son interdiction.
Si on ne déplore aucun mort au Canada, deux décès ont été enregistrés aux Etats-Unis en 2007 et 2010. Le MMA a fini par devenir un dossier politique. Ryan Leef, député du Yukon et ancien combattant, propose une loi permettant de le légaliser clairement et partout au Canada. Car, dans sa forme actuelle, le code pénal ne permet que l’usage des poings dans les combats organisés entre amateurs.
Pour autoriser le MMA, certaines provinces ont donc estimé qu’il s’agissait d’une discipline professionnelle, échappant ainsi à l’interdiction fédérale.
Mais Ryan Leef veut effacer cette ambiguïté. “L’interdire n’est pas une solution”, dit le parlementaire. Il faut plutôt le rendre moins dangereux pour les pratiquants, avec un règlement et des instructions appropriés.
“Mais s’enfoncer la tête dans le sable et dire +il y a risque de blessure, il faut l’interdire+ n’est pas la bonne réponse, ce n’est pas une réponse que les Canadiens et les athlètes pratiquant ce sport pourraient accepter”, ajoute M. Leef.
Il est appuyé par plusieurs parlementaires, dont le libéral Justin Trudeau, fils de l’ancien Premier ministre Pierre-Elliott Trudeau. Justin Trudeau a récemment défrayé la chronique en organisant un match de boxe - qu’il a gagné en trois rounds - contre un parlementaire conservateur, recueillant près de 300.000 dollars pour la lutte contre le cancer.
Un spectateur français du match de Sherbrooke, Jean-Philippe Daoust, confirme et explique l’attrait qu’a pour lui ce sport. “Ça va chercher l’animal”, dit il. “On lutte comme on peut, avec les moyens qu’on a, avec tout ce qu’on a. Puis au bout de la ligne, c’est le survivant, celui qui est le plus adapté qui est le gagnant”.