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L’un des articles les plus controversés du projet a fait l’objet d’un vif échange entre Benkirane et Ramid d’un côté et Mohamed Sabbar de l’autre. L’article dont il est question indique que des circonstances atténuantes doivent être prévues pour les crimes commis par l’un des époux lorsqu’il surprend son conjoint en flagrant délit d’adultère (Article 418).
Une altercation a eu lieu au moment où Sabbar a marqué son désaccord sur cette « nouveauté » qui légalise, tout simplement, les « crimes d’honneur ».
Extraits :
Benkirane : « Si tu rentres chez toi et tu trouves ta femme dans les bras d’un homme tu ne réagis pas ? Tu es satisfait de cette situation ? Est-ce que tu le souhaites pour ta femme, ta sœur ou ta fille ? Où est la fierté ? Où est la dignité? Où est l’orgueil ? »
Sabbar : « J’irais porter plainte et je demanderais le divorce... »
Ramid : « OK, je suis d’accord avec toi, tous les Marocains qui trouvent leurs femmes dans les bras d’un autre homme, doivent se comporter calmement, refermer la porte derrière eux et les laisser finir… »
La salle éclate de rire…
Hallucinant ! N’est-ce pas ?
Chaque fois qu'il entend une opinion qui le dérange, notre chef du gouvernement ouvre sa boîte de Pandore, dégaine la même arme et nous sort sa phrase toute faite.
Imaginez que vous discutez avec quelqu’un de la question relative aux crimes d'honneur et du caractère irraisonnable et inéquitable de la commutation de la peine pour le meurtrier, il vous répond en personnalisant le cas, et en essayant de dévier la discussion comme si le sujet vous impliquait directement.
Bref, pour notre chef du gouvernement, cela signifie que le tueur est innocent et a le droit de tuer sa femme. De même que la femme est innocente si elle s’est vengée de son traître de mari en le liquidant.
Benkirane comprend ce meurtre, il compatit, et répond à tous ceux qui s'y opposent « Où est la fierté ? Où est la dignité? Où est l’orgueil ? »
Il pense en son for intérieur, et de façon convaincue, que de cette manière il va confondre son adversaire et le toucher à mort, alors qu’en se comportant de la sorte il ne fait que ternir son image et sa responsabilité, qu’il entraîne vers le fond, vers ce qui est effrayant, en chatouillant les esprits des ignorants, des prédicateurs, et ceux qui ne reconnaissent ni la loi, ni la justice, ni l'Etat, ceux qui ne reconnaissent que la justice de la vengeance.
Toute personne équilibrée se doit de rejeter et condamner le meurtre, quel qu’en soit l’alibi, parce que rien ne peut le justifier, rien ne peut être une excuse pour tuer, il n'existe pas dans cette vie une cause aussi juste qui permette à son porteur de commettre l’irréparable.
L’homme primitif tuait son prochain, et les animaux s’entretuent encore aujourd'hui pour vivre, mais l’être humain, qui a inventé le droit, la justice, les tribunaux et l'Etat, n’a plus le droit de tuer, sous peine de se voir privé de liberté.
Le chef du gouvernement qui ne l’entend pas de cette oreille-là, laisse tomber toutes ses préoccupations et les dossiers de l'Etat, pour assister à un séminaire et y commettre une sortie pour le moins hallucinante.
A une personnalité qui est en harmonie avec elle-même et avec ses idées, qui, de surcroît, représente une institution officielle et qui défend un principe censé être défendu par tout le monde, il lance avec une enviable légèreté, tout comme des enfants qui discutent entre eux avec l’enthousiasme et la fougue de l’adolescence, ce à quoi personne ne s’attend :
« L’accepterais-tu pour toi-même ? Accepterais-tu la traîtrise de ta femme ? »
Benkirane apparait sous son vrai visage, un visage qui ne sied pas à une personne qui assume la responsabilité d’un pays, lui qui nous a mis en garde contre l’ineptie et la dégénérescence du discours politique, il serait satisfait des meurtres qui sévissent entre les époux pour trahison, il serait pour l’annulation des tribunaux et l’encouragement de ce genre de crimes !
Mais tout ceci n’est pas de sa faute, la faute incombe à tous ceux qui éclatent de rire à la moindre futilité qu’il débite.
Est-ce que je suis satisfait ? Oui Monsieur Benkirane, l'homme par nature est satisfait de tout, sauf du meurtre. Le tueur est un criminel, même quand il s’agit d’un crime d’honneur, un criminel reste un criminel qui doit être puni pour son crime sans aucune espèce de circonstances atténuantes.