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Ces organismes à la croissance rapide et regorgeant de matières grasses intriguent par leur capacité à absorber le dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre, et prospèrent dans des endroits qui ne sont pas utilisés habituellement pour les cultures.
Les algues affectionnent par exemple les marécages infestés de moustiques, les piscines mal entretenues et même les eaux usées. Et si aucun moyen n’a encore été trouvé pour mettre au point une production de masse, la course est lancée pour y parvenir.
Des laboratoires universitaires et des entreprises innovantes se sont positionnés sur ce créneau et au cours de l’été, le géant pétrolier américain ExxonMobil les a rejoints en annonçant un investissement de 600 millions de dollars dans la recherche sur les algues en partenariat avec une entreprise californienne de biotechnologies.
Si la recherche aboutit, cela signifiera que les chercheurs auront trouvé un moyen bon marché de convertir les lipides provenant des algues en carburant.
“Je pense que c’est très réaliste. Je ne pense pas que cela va prendre 20 ans, mais quelques années”, estime George Philippidis, ingénieur chimiste et directeur de recherches appliquées à l’université internationale de Floride à Miami (sud-est).
L’une des raisons de l’enthousiasme suscité par les algues vient de leur appétit pour le dioxyde de carbone produit par la combustion d’énergies fossiles. “Nous pourrions tirer parti des rejets des industries polluantes”, explique M. Philippidis, en “capturant ces rejets pour en nourrir les algues et empêcher ainsi le CO2 de continuer à altérer le climat”.
“Ce qui est vraiment bien avec les algues, c’est qu’elles sont prolifiques. Elles sont partout (...) et il n’y a pas besoin de faire grand-chose”, explique Roy Swiger, spécialiste en génétique moléculaire et directeur pour la Floride de l’organisation à but non lucratif Midwest Research Institute (MRI).