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Le consommateur est si bien servi que c’est là une augmentation qui va, sans nul doute, se répercuter sur bien d’autres produits, quoi qu’en dise Najib Boulif, entre autres membres de l’actuelle majorité arithmétique. Ladite majorité avait déjà servi un avant-goût qui tranche avec ses promesses électoralistes par l’augmentation des frais d’immatriculation et des vignettes des véhicules automobiles.
Le comble, c’est que tout cela se fait sans consultation ni égard pour les représentants des classes laborieuses. Et ce n’est pas en se disant ne pas être concerné par la dernière Marche de la dignité que le chef de l’actuel gouvernement peut arranger les choses.
Les prix des carburants ont été augmentés samedi à minuit d'environ 20% pour l'essence et de 10% pour le gazole. Désormais, le prix à la pompe de l'essence coûte 12,24 DH et celui du gazole 8,20 DH au lieu de 7,20.
Des augmentations surprises qui risquent d’affaiblir davantage le pouvoir d’achat de beaucoup de ménages marocains fortement touchés par la hausse des prix des produits de première nécessité et de plomber le climat social déjà fragilisé. Pour Zakaria Bennani, professeur universitaire et membre du Forum des économistes marocains, l’impact de cette hausse des prix du carburant sera sévère pour les entreprises, les citoyens et pour les équilibres macro-économiques. « On n’a pas besoin d’être expert en économie pour le confirmer », nous a-t-il confié.
Selon lui, la hausse en question a dépassé tous les pronostics puisqu’elle a frôlé les 20% alors que depuis plus de sept ans, les hausses ou les réductions des prix des carburants se font à petite dose. « On n’a jamais dépassé le seuil de 0.25 DH. Alors que cette fois-ci, la hausse a été notable. Je me demande quelles sont les raisons sur lesquelles le gouvernement s’est basé pour décider une telle augmentation», s’est-il interrogé.
Une question tout à fait légitime, d’autant plus que cette hausse décidée par le gouvernement Benkirane est en décalage avec un contexte mondial marqué par une baisse des prix du baril du pétrole. En effet, les cours du pétrole ont chuté vendredi dernier sous le seuil de 100 dollars le baril à Londres, à leur plus bas niveau depuis 16 mois, ébranlés par des indicateurs manufacturiers moroses en Chine puis par une hausse inattendue et inquiétante du chômage aux Etats-Unis.
Notre source s’est interrogée également sur la pertinence d’une telle mesure surtout que le gouvernement vient récemment d’augmenter les subventions accordées à la Caisse de la compensation. « L’Exécutif est tenu de nous expliquer techniquement et loin de toute surenchère politique comment il a pu augmenter les prix du carburant au moment où il a augmenté de 45 milliards de DH les subventions allouées à la Caisse de compensation pour affronter une éventuelle hausse des prix de pétrole».
Pourtant, une autre question demeure : la hausse de prix des carburants touchera-t-elle également les prix du fioul consacré à la production d’électricité ? Non, précise Najib Boulif, ministère marocain des Affaires générales et de la Gouvernance. Selon lui, les subventions allouées à l’Office d’eau et d’électricité (ONE), estimées à 6 milliards de DH, resteront intactes pour l’instant.
Invité de l’émission « Daif Asaa » sur les ondes de Radio Asswat, le ministre a indiqué que les mesures prévues dans le cadre de la réforme du système de compensation ne seront pas toutes généralisées et qu’il y aura des exceptions. Et, l’ONE fera, selon lui, partie de ces cas d’exception.
Najib Boulif argumente cette position par le fait que la réduction ou la suppression totale des subventions accordées à l’ONE aura des conséquences néfastes sur les factures d’eau et d’électricité et du coup sur le pouvoir d’achat des citoyens.
Dans ce cadre, le ministre a fait savoir que le gouvernement est en train de revoir les méthodes à adopter pour accorder ces aides, en ajoutant que même si l’Etat compte bien rester un partenaire de l’Office, ce dernier ne va pas continuer à bénéficier pour autant de 6 milliards de DH d’aide.
Evoquant la question de la réforme du système de compensation, Najib Boulif a promis que cette réforme sera bouclée fin 2012, tout en précisant qu’il s’agit uniquement de réformer le système et non pas la Caisse de compensation. Selon lui, l’étude technique et l’ensemble de mesures relatives à cette réforme sont en phase finale. A cet effet, le ministre a précisé que les études menées par son prédécesseur et l’actuel ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka, n’ont pas été exhaustives et qu’aucune étude d’impact n’a été réalisée jusqu’à aujourd’hui.
Mieux, les données relatives au recensement des familles sont datées de 2004 et 2007. Une situation qui risque de se compliquer davantage puisque, de l’aveu du ministre lui-même, un nouveau recensement reste difficile à mener du fait de l’absence d’une préparation préalable de la part des cadres du Haut commissariat au plan et faute de financement.
Oui pour la réforme, mais selon quelle vision ? Najib Boulif reste évasif. Selon lui, la réforme en question reste encore un projet en discussion au sein de la commission. « Il est tôt de se prononcer puisque l’étude technique n’a pas encore atterri au Conseil du gouvernement pour que l’ensemble des composantes de l’Exécutif disent leur mot», a-t-il conclu.