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Antalgiques, antispasmodiques
et anti-inflammatoires
L’usage médical du cannabis ne date pas d’hier. En effet, la plante aux sept feuilles est prisée depuis des siècles en Inde, en Chine ainsi qu’au Moyen-Orient, pour ses qualités antalgiques, antispasmodiques, anti-inflammatoires. Des qualités que l’on prête à ses molécules nommées cannabinoïdes dont le THC (tétrahydrocannabinol), un agent psychoactif (qui modifie la perception) qui est le plus abondant et le plus présent dans la plante de cannabis, ainsi que le CBD aux vertus relaxantes.
Les dizaines d’études cliniques publiées aux quatre coins de la planète ont prouvé l’efficacité desdites molécules dans le traitement de plusieurs maux. A commencer par leurs capacités à soulager des douleurs chroniques et leurs propriétés anti-spasmes, utiles en cas de sclérose en plaques, d’autres anti-vomitives et contre les nausées pour les patients sous chimiothérapie ou atteints de sida. Ces molécules stimulent également l'appétit en cas de maigreur importante tout comme elles améliorent le sommeil. Des études en attente de confirmation ont suggéré une efficacité possible pour les maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Pas de joint sur ordonnance
D’après le professeur Nicolas Authier, président du Comité scientifique français, mis en place pour se prononcer sur l’accès au cannabis thérapeutique, « fumer notamment un joint, ne peut être conseillé». Et pour cause, d’une part, la fumée inhalée n’est pas moins dangereuse que celle du tabac, donc cancérigène et d’autre part, sous cette forme, son effet est rapide et ne dure pas longtemps.
Du coup se pose la question de savoir sous quelle forme il pourrait être prescrit. Deux solutions sont envisagées. Premièrement, une administration sous forme de spray ou d’inhalation d’huile et de fleurs séchées. Deuxièmement, en étant ingérées, via une solution buvable, des gouttes et autres capsules d'huile. Cela dit, il convient de souligner que dans les deux cas, et bien que selon des médecins, les effets indésirables graves sont rares, il existe tout de même certains. Ils se matérialisent par une baisse de vigilance, et donc un risque au niveau de la sécurité routière et des risques cardiaques également. D’autres de décompensation comme des bouffées délirantes chez les psychotiques. D’où l’importance d’un encadrement et d’un suivi médical.
Création d’emplois
et renforcement du marché noir
Maintenant que la France s’achemine doucement mais sûrement vers une autorisation du cannabis thérapeutique, qu’en est-il de l’approvisionnement ? Jusqu’à présent, l’Hexagone est le premier producteur de chanvre industriel en Europe, mais avec l’interdiction d’utiliser et de transformer la fleur de chanvre, chargée en principes actifs. Les militants français pour inscrire la culture du cannabis médical dans le plan de redynamisation des territoires sont nombreux. Ils lorgnent ainsi une manne financière et une filière d’avenir pour le monde agricole conforté par un rapport du Conseil d’analyse économique indiquait qu’une légalisation du cannabis pourrant permettre à l’Etat d’empocher au moins 2 milliards d’euros par an.
Au niveau international, le marché du cannabis, qu’il soit récréatif ou de bien-être, est en ébullition. Selon le magazine Forbes, le marché du CBD représentera un milliard de dollars en 2020. Selon d’autres sources, il atteindra 4 milliards. Le Maroc pourrait profiter de cette nouvelle tendance économique. D’après un rapport de l’Office des Nations unies pour la drogue et le crime, le Maroc arriverait en première position des producteurs mondiaux de cannabis. 70% de la consommation européenne de cette substance serait assurée par le Royaume. Sa production moyenne annuelle se situe autour de 35.000 tonnes, rien que pour le cannabis. Et comme l’agriculture est un secteur vital de l’économie du pays, en employant plus de 40% de la main-d’œuvre marocaine, la culture légalisée du cannabis pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’agriculture notamment à l’aune des crises écologiques et agricoles qui frappent le secteur. Mais pas que. Outre les bénéfices tirés par les producteurs, la légalisation de cette culture pourrait déboucher sur la création de milliers d’emplois au niveau de la distribution notamment. Pour preuve, depuis sa légalisation dans le Colorado, la vente de cannabis a permis de créer plus de 10000 emplois.
Enfin, il est tout aussi important de rappeler que le marché noir a vu sa position renforcée. Pourquoi ? Tout simplement, au Canada par exemple, Statistique Canada révèle que depuis sa légalisation, les produits proposés en vente légale se vendent plus cher que ceux disponibles sur le marché noir. A l’origine, deux facteurs principaux: les taxes et le manque de concurrence.