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Abdellah Bouanoun, chef du groupe parlementaire du PJD, n’a pas, en l’occasion, hésité à accuser les pro-légalisation d’être des marchands d’illusions qui veulent lénifier les Marocains. Pour lui, le cannabis pose des problèmes sociaux, sanitaires et politiques au Maroc et la situation sera pire avec la dépénalisation de sa culture. Aussi a-t-il appelé l’ensemble des partis politiques à faire face à ce phénomène qualifié de dangereux pour la société marocaine.
Faux, a répondu Noureddine Mediane, président du Groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme à la Chambre des représentants dont le parti a présenté une proposition de loi visant à légaliser le cannabis.
Pour lui, la légalisation de la culture du cannabis vise d’abord à lutter contre la consommation de cette drogue et non l’inverse et que l’initiative de son parti est destinée à encadrer toute la chaîne de production de cette plante par l'Etat, tout en précisant que cette production est destinée à un usage médical et industriel. « Le vrai problème aujourd’hui est celui des drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne dont la consommation est en nette augmentation. Notamment auprès des élèves des établissements scolaires », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Nous ne vendons pas d’illusions aux Marocains, mais ce sont ceux qui sont contre la légalisation qui le font ».
De son côté, le ministre de la Santé a révélé que la consommation des drogues est largement répandue parmi les jeunes et les adolescents et que plusieurs d’entre eux commencent à en consommer à l’âge de 10 ans sans préciser pour autant la source de telles données. Pis, El Houssaine Louardi a révélé que le Maroc dispose uniquement de huit centres spécialisés dans le traitement de l’accoutumance.
Pour certains observateurs, le PJD entretient la confusion sur le débat concernant la dépénalisation de la culture du cannabis. D’après eux, le parti de la Lampe fait volontairement l’amalgame entre la consommation et l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques et industrielles. En fait, la proposition de loi et le discours tenu à ce propos par le Parti de l’Istiqlal prônent, entre autres, de sanctionner le trafic de cannabis en tant que drogue et proposent une délimitation dans l’espace et dans le temps de la culture de cette plante tout en prévoyant la mise sur pied d’une agence étatique dédiée à l’exploitation de la plante, ainsi qu’à sa commercialisation et son usage final. Une sorte de Régie des kifs et des tabacs qui est l’ancêtre de la Régie des tabacs privatisée en 2003 et rachetée depuis par le groupe franco-espagnol Altadis.
Ceci d’autant plus que l’opposition du PJD à la légalisation de la culture du cannabis va à l’encontre de la position qu’il a affichée lors de ses entretiens avec le Collectif marocain pour l’usage thérapeutique et industriel du kif en 2013 au cours desquels, il avait confirmé son engagement à trouver une solution juridique et réaliste à la situation des cultivateurs du kif et de leurs familles. Il avait, de même, exprimé le soutien des députés de son parti au débat ouvert à propos de l’usage de cette drogue à des fins médicales et industrielles. Il avait aussi convenu de programmer une rencontre formelle entre ses parlementaires et le collectif en vue d’examiner les possibilités de coordination et de coopération dans ce domaine. Mais, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis lors et le PJD semble avoir sciemment perdu la mémoire.