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En effet, en dépit des hausses à deux chiffres enregistrées au cours des premiers mois de l’année, quand on fait le cumul de la consommation de cet ingrédient clé du BTP, on constatera qu’il a tablé sur une tendance haussière jusqu’à fin septembre avec 2,4% de hausse des ventes, avant de se tourner vers un trend baissier au mois d’octobre (-1%), selon les chiffres publiés récemment par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) dans sa note de conjoncture du mois de janvier 2013.
Malgré la hausse de 7%, enregistrée en novembre, selon les statistiques de l’Association professionnelle des cimentiers (APC), les ventes de ciment ont totalisé 14,5 millions de tonnes, affichant ainsi une légère baisse de 0,5% au titre des onze premiers mois de l’année en cours, avant de clôturer l’année sur une baisse de 1,6%, suite à un recul de 12,4% au cours du mois de décembre.
Les principales régions touchées par cette baisse sont Taza-Al Hoceima avec une baisse record de 23% et le Grand Casablanca, Souss-Massa-Drâa, et Meknès-Tafilalet avec une baisse autour de 10%.
Cependant, pour le compte du premier semestre, la consommation progressait en ligne avec les attentes des opérateurs. Pendant les sept premiers mois de l’année écoulée, le marché a absorbé un volume en hausse de 5,5%. Ce qui est attribué par les professionnels, en grande partie, à la construction de logements économiques et sociaux mais aussi à un engouement toujours marqué pour l’auto-construction. Légales ou illégales, ces constructions ont enregistré 26.000 unités produites au premier semestre.
En revanche, à partir du mois d’août, la consommation a nettement reculé, en enregistrant une chute libre de l’ordre de 23% rien que pour ce mois.
Cette situation n’est cependant pas généralisée sur l’ensemble du territoire national. Certaines régions ont pu maintenir le rythme, voire ont enregistré des hausses. C’est le cas des régions de Chaouia-Ouardigha, Doukkala-Abda, Tadla-Azilal et Marrakech dont la demande a progressé entre 7 et 14% à fin novembre 2012.
A noter que la période précédente a été marquée par l’augmentation de l’informel, surtout de l’habitat non réglementaire, ce qui a donné un coup de pouce aux ventes du ciment. Mais suite à la campagne que le ministère de l’Intérieur a menée récemment et les interventions musclées, notamment à Lahraouiyine à Casablanca, la cadence a ralenti.
Les dernières pluviométries ont contribué également dans cette baisse de régime des constructions. En effet, les intempéries ont provoqué l’arrêt momentané des chantiers qui n’ont pu reprendre leur vitesse de croisière qu’en début mai dernier avec l’accalmie de la météo.
Ces évolutions erratiques de la consommation compliquent la donne pour les opérateurs du secteur . Ces baisses vont certainement consolider la surcapacité de production qui affectera les emplois au cas où cette tendance se poursuivrait. Quand l’appareil de production n’est pas dans une situation de plein emploi, les cimentiers, comme tous les autres investisseurs dans la même situation, se trouveront contraints d’alléger leurs masses salariales.