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Au quarantième jour de l’assassinat de ce militant du mouvement culturel amazigh, le bourg vit des moments particuliers. Il n’est d’ailleurs pas habitué à recevoir autant de monde. La route menant à Ikniouen, depuis Tinghir et Boumalen Dadès, connaissait déjà depuis le vendredi soir un mouvement inhabituel. Des groupes de jeunes et moins jeunes se dirigeaient en utilisant tous les moyens de transport vers le fameux bled d’Assou Oubasslam, chef de la résistance contre l’occupant français durant les années trente. Là où l’on célébrera fin mars la fameuse bataille de Boughafer. L’on vivait, ces dernières semaines, au rythme d’une grande tristesse, plutôt d’une colère noire.
Cette fois, on y est venu pour une autre raison. Les militants et sympathisants de la cause amazighe s’y étaient donné rendez-vous pour célébrer le quarantième jour du décès du jeune Omar Khalek, dit «Izem», qui veut dire «Lion» en langue amazighe. Né en 1990, Omar a rendu l’âme le 27 janvier 2016, assassiné sauvagement par des milices estudiantines pro-Polisario à l’Université de Marrakech.
Depuis l’entrée de ce pauvre village amazigh, l’on se rend compte qu’un événement de taille y aura lieu. Les habitants de ce bourg avaient déjà annoncé la couleur de cette journée. Sur les toits des modestes maisons, l’on avait, certes, perché des drapeaux amazighs. A la couleur ocre des maisons s’ajoutaient aujourd’hui des couleurs jaune, rouge et bleu-ciel. Sur quelques murs, un nom et un portrait reviennent en force : Omar Izem, martyr de la cause amazighe. Depuis la maison d’Omar Khalek où se sont massées des milliers de personnes, drapées des couleurs amazighes, une marche silencieuse s’est dirigée vers le cimetière où est enterré le jeune étudiant. Mais bien avant, les activistes qui brandissaient des drapeaux amazighes et des portraits d’Omar Izem, ont scandé des slogans, appelant les autorités à élucider l’affaire de l’assassinat et à juger les meurtriers. « Nous ne voulons rien à part la vérité, notre fils qui est aujourd’hui honoré par des milliers d’Amazighs n’était pas un criminel, mais un étudiant, et nous n’acceptons pas de taire la vérité sur ce dossier… », déclare la mère d’Omar. Même son de cloche parmi les militants et acteurs associatifs de la région
Outre les personnalités amazighes, des délégations de militants amazighs algériens et libyens ont participé à cette commémoration.
Seul absent, le ministre de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, qui ne s’est pas rendu à ce rendez-vous comme il l’avait bien annoncé auparavant. Il savait bien qu’il n’était pas le bienvenu au Saghru, terre de la résistance.