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Rien ne va plus au Rassemblement national des indépendants. La résistance au changement et à la réforme s’organise. Bruyamment et de manière confuse. Du côté de la présidence, des menaces planent sur fond de la non élection de Maati Benkeddour à la tête de la Chambre des conseillers : le RNI pourrait claquer la porte du gouvernement, des ténors du parti vont être exclus parce qu’ils auraient soutenu le secrétaire général du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah.
Salaheddine Mezouar balaie ces soubresauts d’un revers de la main. « Tout cela est de l’intox. On essaie de détourner l’attention alors qu’aujourd’hui tout le monde est invité à assumer ses responsabilités, d’abord le président et ensuite le comité exécutif. C’est une question de respect des engagements pris devant l’opinion publique », a déclaré à Libération le ministre des Finances alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Conseil de gouvernement.
Celui qui a été désigné la semaine passée comme coordinateur du bureau exécutif du RNI est catégorique. Les accusations et mauvais points distribués procèdent d’une profonde mauvaise foi. « Maati Benkeddour a joui de 111 voix au premier tour. D’où proviennent-elles, sinon de notre groupe parlementaire. La question que je pose est de savoir quelle a été l’apport de la présidence pour que M. Benkeddour soit réélu au poste de président de la Chambre des conseillers. Chacun doit assumer les responsabilités qui sont les siennes surtout lorsque l’on sait que le parti a perdu 40% de ses sièges lors du renouvellement du tiers sortant de la Chambre haute. Le RNI occupe la 5ème place seulement. Il est temps de situer les responsabilités ! » s’exclame notre interlocuteur. Et de poursuivre : « Quand on lance des accusations, il faut avoir des preuves ! »
Le plan d’action des réformateurs
Mercredi soir, un bureau exécutif s’est réuni in extremis et sous tension. Le reniement de Mustapha Mansouri et le non-respect des engagements pris en public ont contribué à électrifier l’ambiance. « Il est clair que l’homme voulait tout juste sauver sa rentrée parlementaire, pas plus. C’est pourquoi il revient sur l’accord qu’il a signé et renie les engagements pris devant les membres du bureau exécutif, les députés et les conseillers », soutient un réformateur.
Alors que les informations les plus surprenantes circulent à propos de ce parti qui a déjà été confronté à l’épreuve de la scission dans les années 1980, Mezouar et son mouvement sont décidés à aller jusqu’au bout de la démarche. « Nous avons trois objectifs et un principe. D’abord, l’appel à débat va se poursuivre. Ensuite, nous allons faire en sorte pour que l’accord signé par M. Mansouri, c'est-à-dire la délégation de gestion du parti, soit appliqué. Enfin, nous sommes en train de travailler pour que le conseil national du parti se réunisse à la fin du mois de décembre. Quant à notre principe, il réside fondamentalement dans l’unité du parti », souligne S. Mezouar pour qui, il s’agit de « sauver et réformer » cette formation politique qui n’a jamais fait autant parler d’elle.
Les auteurs de l’appel assurent haut et fort qu’ils entameront dans les prochaines semaines leur plan d’action. Une réunion du comité exécutif va se faire dans les prochains jours. Son objectif ? Que les membres dirigeants, signataires de l’appel, assument leurs responsabilités, « parce qu’ils sont directement interpellés par ces derniers agissements de la présidence et qu’ils jouent leur crédibilité». Le processus de réformes enclenché va bel et bien se poursuivre. Les réformateurs prévoient d’aller dans les régions, à la rencontre des militants « pour discuter directement avec eux de la démarche. »
Et c’est reparti pour un tour. Le bras de fer ne fait que commencer. Entre un camp qui fait valoir la légitimité et celui qui plaide en faveur d’un parti fort et en phase avec une ère nouvelle, le champ politique n’est pas prêt de (re) devenir un long fleuve tranquille.