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Hocine Louardi, ministre de la Santé, a indiqué, en répondant à une question orale à la Chambre de conseillers, que 6.955 cartes sont distribuées quotidiennement. « On est loin du rythme de travail des premiers jours du lancement de ce projet jugé lent », a-t-il expliqué. Mieux, les demandeurs déclarés éligibles par les commissions permanentes locales auront le droit d’accéder gratuitement aux soins sans attendre la délivrance de leurs cartes. « Les noms seront transmis directement aux hôpitaux qui seront dans l’obligation d’administrer les soins aux personnes concernées », a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé, par ailleurs, que près de 80% des bénéficiaires sont en situation de pauvreté contre 20% en condition de vulnérabilité. « Dans cette dernière catégorie, on a constaté que beaucoup de bénéficiaires n’ont pas de quoi payer les 40 DH prescrits par la loi», a-t-il fait savoir.
Pourtant, Houcine Louardi est réaliste car malgré ces avancées, plusieurs contraintes persistent au niveau pratique. Tel est le cas des fraudes. Le département de la Santé a constaté 70.000 cas de fausses déclarations relatives au RAMED. Un phénomène en nette progression comme en atteste la liste des fraudeurs établie dernièrement par l’Agence nationale d’assurance maladie (ANAM). Ils sont accusés de dissimuler des informations concernant leur affiliation au régime de la CNSS et de la CNOPS. Le ministre va même loin. Il estime que disposer d’une carte RAMED ne changera pas grand-chose tant que le secteur de la santé va mal au Maroc. « Je me demande ce qu’on peut faire avec une carte RAMED tant qu’on est en face d’un système bureaucratique, déficitaire en ressources humaines et financières », a-t-il lancé.En effet, l’accès aux soins semble difficile au Royaume où le contact médical par habitant et par an ne dépasse pas les 76%, où le taux d'hospitalisation se situe à seulement 4,7%, soit 1,1 lit pour 1.000 habitants, où l'accès aux médicaments est de près de 400 DH par habitant, où les ressources humaines en infirmières et en médecins sont déficitaires, où le lot de santé par habitant ne dépasse pas 231 dollars et où plus de 57% des dépenses médicales sont à la charge des ménages.
Le ministre a expliqué également que le dossier RAMED souffre d’un règlement de comptes politiques de la part de certaines parties qui ne souhaitent pas la réussite de ce chantier.
La multiplicité des intervenants a été également pointée du doigt par le ministre qui semble décidé à aller de l’avant. « Le RAMED a permis d’effectuer des opérations chirurgicales coûteuses à des gens qui n’en ont pas les moyens. C’est le cas pour les interventions concernant la greffe des reins, de la cornée et de la moelle épinière ; c’est pour cela au moins qu’on doit persévérer dans ce sens», a-t-il conclu.