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"Deux drames atroces se sont produits dans les localités de Libiri et de Kokorou: des criminels acculés par les opérations incessantes des forces de défense et de sécurité se sont lâchement attaqués à des populations civiles sans défense", indique le bulletin des opérations militaires publié samedi soir sur le site du ministère de la Défense.
"Le bilan humain est lourd et fait état de 39 personnes assassinées dont 18 à Kokorou et 21 à Libiri", précise l'armée, en déplorant "de nombreuses femmes et des enfants" parmi les victimes de "ces actes barbares".
La date de l'attaque n'est pas précisée mais le bulletin des opérations concerne la période du 12 au 14 décembre.
Les autorités locales ont "exprimé leur profonde indignation et leur solidarité" aux familles endeuillées, souligne l'armée.
Elles ont en outre "réaffirmé leur engagement à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour traquer et neutraliser les auteurs de ces crimes" et annoncé des dispositions "prises pour renforcer la sécurité dans ces localités".
La zone de Téra a subi ces derniers jours des attaques jihadistes particulièrement sanglantes.
La semaine dernière, 21 civils avaient été tués dans l'attaque d'un convoi de transport de marchandises.
Plusieurs publications sur les réseaux sociaux et certains médias comme la BBC ou RFI ont également annoncé qu'une attaque jihadiste contre la localité de Chatoumane, toujours dans la région de Téra, avait fait au moins 90 morts au sein de l'armée, ce que l'AFP n'a pu vérifier de source indépendante.
Une source sécuritaire occidentale a toutefois confirmé à l'AFP un bilan de "90 à 100 morts".
La junte nigérienne a quant à elle démenti mercredi soir l'existence de cette attaque, évoquant des "affirmations infondées" et une "campagne d'intoxication".
Elle a suspendu la BBC pour trois mois et porté plainte contre RFI, déjà privée d'antenne depuis des mois au Niger.
Ce pays sahélien est aux prises avec des violences jihadistes de groupes liés à Al-Qaida ou à l'Etat islamique depuis près de dix ans, comme ses voisins au Burkina Faso et au Mali, également dirigés par des régimes militaires.
Les trois pays ont tous tourné le dos à la France et expulsé leurs soldats déployés dans la lutte antijihadiste pour former ensemble une confédération, l'Alliance des Etats du Sahel (AES).
Ils ont annoncé en janvier quitter la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qu'ils jugent instrumentalisée par Paris.
Un sommet de la Cedeao devait se tenir dimanche à Abuja où il devrait être question du maintien des trois pays dans l'organisation ouest-africaine.
Mais les pays de l'AES ont répété vendredi que leur décision était "irréversible".
Selon les textes de la Cedeao, leur départ devient effectif un an après l'annonce, donc fin janvier 2025.
Un tel départ pourrait avoir des implications économiques et politiques importantes pour la région ouest-africaine avec notamment la question de la libre circulation des personnes et des biens dans la région.
La confédération de l'AES représente un vaste territoire enclavé, pour une population de 72 millions d'habitants.