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Lors de sa garde à vue, il avait nié toute velléité jihadiste en se disant avoir seulement tenté de braquer les voyageurs de la rame dans laquelle il se trouvait. Des explications fantaisistes qui n’avaient guère convaincu la justice française en charge de l’affaire et qui le poursuivait pour tentatives d’assassinats à caractère terroriste au regard de l’arsenal dont il disposait (fusil d’assaut kalachnikov, neuf chargeurs remplis, un pistolet automatique Luger et un cutter).
Né à Tétouan, c’est à l’âge de 18 ans qu’il avait quitté le Maroc pour l’Espagne pour y séjourner sept ans durant de 2007 à 2014, vivotant par-ci par-là de petits boulots et de trafic de stupéfiants, entre la capitale Madrid et Algesiras en Andalousie où sa famille se trouvait. Des passages réguliers derrière les barreaux avait fait de lui le suspect parfait d’un djihadiste en devenir et les services antiterroristes espagnols qui l’avaient fiché comme un islamiste radical, avaient même relayé l’information à leurs confrères français peu regardants quant à cette dernière, lorsqu’il quitta l’Espagne pour un séjour en Syrie avant de regagner l’Hexagone.
Une année plus tard, à partir de Berlin et via Istanbul, il ira séjourner quelque part en Syrie avant de regagner la France puis la Belgique où il vivra jusqu’à son forfait.
L’auteur présumé de l'attentat manqué du Thalys, selon des médias français, devait être entendu hier mercredi à sa demande par le juge d’instruction. Plus de quinze mois après le carnage avorté, les informations qu’Ayoub El Khazzani aurait à fournir à ses juges pourraient s’avérer précieuses car on le soupçonne d’avoir été en lien avec les attentats de Paris en novembre et surtout d’avoir été en relation avec le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, autre illustre djihadiste, muré lui à jamais dans le silence. Ce dernier était le chef opérationnel présumé des attentats du 13 novembre à Paris qui avaient fait quelque 130 morts et plusieurs centaines de blessés.
La justice française attend donc d’Ayoub El Khazzani de lui fournir les vraies raisons de son acte délibéré mais aussi de lui expliquer l’exacte corrélation avec Abdelhamid Abaaoud et l’EI de par leur passage par Budapest en Hongrie où les deux mis en cause auraient séjourné dans un hôtel selon des informations du renseignement hongrois qui lierait vraisemblablement ce voyage à un retour de Syrie. Ils se seraient ensuite séparés, l’un voyageant en train et Abaaoud en voiture.
L’interrogatoire d’Ayoub El Khazzani pourrait donc, bien plus que le train Thalys où il avait agi en solitaire, fournir un éclairage précieux quant aux attentats du 13 novembre dans la capitale française. En juin dernier, quand le parquet fédéral belge avait annoncé avoir interpellé six personnes dans le cadre de l'enquête du Thalys, on s’était pris à espérer. Que nenni ! Après des auditions, tout ce beau monde avait été relâché sans qu’aucune complicité n’ait été établie.
Aujourd’hui avec ce retournement de situation, tout porte à croire si volonté réelle de se confier il y a, que l’énigme pourrait être enfin résolue.