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Le Maroc a mis en exergue, mardi à Paris, les liens entre groupes séparatistes et terroristes et États proliférateurs d’armes de destruction massive en Méditerranée.
Le Maroc a rappelé, à l’occasion d’une réunion de l’Initiative Méditerranée, organisée par la France et l’Allemagne dans le cadre de l’Initiative de Sécurité contre la Prolifération (PSI), la nécessité de revoir les schémas d’analyse et de tenir compte de l’évolution des questions sécuritaires en général, et la question de la prolifération en Méditerranée en particulier, rappelant l’indivisibilité de la sécurité entre rives Nord et Sud de la Méditerranée.
Le Royaume a ainsi insisté sur une lecture nouvelle des menaces à la sécurité des Etats riverains du pourtour de la Méditerranée, se départant d’analyses datant de la guerre froide et prenant en compte les liens étroits entre Etats proliférateurs et groupes armés séparatistes et terroristes dans la lutte contre la prolifération.
A cet égard, Redouane Houssaini, directeur des Nations unies et des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, qui conduisait la délégation marocaine à cette réunion, a souligné que la menace posée par la prolifération des armes de destruction massive en Méditerranée est indissociable du contexte sécuritaire de la région sahélo-saharienne.
Il a ainsi insisté sur l'impérieuse nécessité de prendre en considération le danger posé par les groupes non-étatiques terroristes et séparatistes, agissant comme proxys d’Etats voisins, dans la région sahélo-saharienne dans l'analyse de la menace de la prolifération en Méditerranée.
'’Les liens documentés entre les groupes terroristes et séparatistes et les Etats proliférateurs dans la région sahélo-saharienne sont un appel à l’action aux Etats affinitaires de la PSI pour intensifier leurs efforts, afin de prévenir la prolifération des armes de destruction massive à ces acteurs’’, a rappelé le diplomate marocain.
Tous les participants à la réunion se sont accordés sur la nécessité d’actualiser la grille d’analyse de la menace de la prolifération pour y intégrer le danger lié aux acteurs non-étatiques séparatistes et terroristes dans la région sahélo-saharienne, a-t-il relevé.
Sur un autre registre, le diplomate a mis en avant les efforts colossaux déployés par le Maroc dans le domaine de la non-prolifération des armes de destruction massive, sous la Haute Vision Royale pour le multilatéralisme, et a rappelé l’engagement indéfectible du Royaume en faveur de la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité.
Il a également mis en exergue les efforts importants que mène le Maroc pour la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive en Méditerranée, y compris à travers l’organisation de réunions dans le cadre de la PSI, dont l’atelier interministériel conjoint Maroc-Etats-Unis d’Amérique, organisé à Rabat en 2018.
Sur le plan national, le responsable a rappelé que le Royaume a œuvré pour constituer un vivier d’experts nationaux formés dans le domaine de l’interception du trafic illicite des armes nucléaires, chimiques et biologiques, des vecteurs balistiques et des matériaux pouvant être utilisés dans la fabrication et l’usage de telles armes, et renforcer son arsenal juridique en la matière.
Au niveau de la coopération régionale, M. Houssaini a rappelé que le Maroc accueille le Bureau régional des Centres d’excellence sur la réduction des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques pour les Etats de la façade atlantique africaine, chargé de coordonner l’action de neuf Etats de la région pour faire face à la menace de la prolifération des armes de destruction massive.
Le diplomate marocain a conclu que le relèvement de ce défi passe impérativement par le renforcement de la coopération régionale et sous-régionale, en particulier à l’échelle maghrébine, ainsi que par l’adoption d’une approche innovante visant la création de nouveaux mécanismes et la consolidation de ceux existant ou en devenir.
Regroupant 105 pays participants, l’Initiative de sécurité contre la prolifération, dont le Maroc est membre fondateur, est un cadre de coopération multilatérale volontaire lancé en 2003 par l’adoption des "Principes de Paris", connus aussi sous le nom de “Principes d’interception”.
La délégation marocaine à cette réunion était composée de hauts responsables de l’Administration de la Défense nationale et de la direction générale de la sûreté nationale. Ces derniers ont eu de fructueux contacts avec les différentes délégations parties à l'Initiative de Sécurité de Prolifération pour développer des plans de coopération aux niveaux opérationnel et pratique entre ces pays et le Maroc, considéré comme un partenaire fiable et crédible de la non-prolifération.