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Cette grève générale de 24 heures est organisée, pour rappel, par les centrales syndicales les plus importantes et les plus représentatives du pays. En l’occurrence, l’UMT, l’UGTM, la CDT et la FDT. La seule fausse note demeure, ce qui est tout à fait logique, la centrale syndicale proche du PJD, le parti qui préside aux destinées de l’actuel gouvernement, à savoir l’UNTM. Cette centrale se trouve, en effet, devant un dilemme. Elle ne peut ni rompre le cordon ombilical qui la relie au chef du gouvernement, ni prendre le contre-pied de la position du PJD et, a fortiori, se positionner contre les politiques antisociales de l’Exécutif.
Le communiqué de presse qu’elle a rendu public ces derniers jours à l’issue de la réunion extraordinaire de son Bureau central traduit parfaitement ce dilemme. Résultat : pour être agréable au chef du gouvernement, elle n’a pas soutenu le mouvement de protestation initié par les autres centrales syndicales.
Son communiqué ne fait d’ailleurs à aucun moment allusion à la grève de ce mercredi. Il se contente seulement d’exhorter le chef du gouvernement à ouvrir un débat avec les centrales syndicales sur les dossiers litigieux. Notamment celui de la réforme des caisses de retraite. Ce qui n’est en vérité qu’un trompe-l’œil, car les dirigeants de cette centrale syndicale connaissent la personnalité de Benkirane et savent pertinemment qu’il a fait fi, depuis sa nomination en 2012, de tous les appels au dialogue et à la négociation lancés par les partenaires sociaux.
Il convient de rappeler que l’appel à la grève nationale générale a été relayé et soutenu par nombre de confédérations syndicales internationales. A titre d’exemple, la puissante confédération allemande des syndicats DGB a exprimé sa solidarité avec les centrales syndicales marocaines qui ont appelé à ce mouvement de protestation. Dans une lettre adressée aux secrétaires généraux de l’UMT, de l’UGTM, de la CDT, de la FDT et du SNEsup, elle a salué cette action unitaire tout en affirmant que «le gouvernement du Maroc ignore largement l’importance du dialogue social» et que le traitement des dossiers ayant trait aux intérêts des salariés ne peut se faire «sans consultation sérieuse et sans négociation». «La grève générale est une réponse adéquate et responsable. Nous sommes avec vous», a-t-elle souligné dans une lettre signée par son président Reiner Hoffmann.
La DGB a, par ailleurs, exprimé son soutien à la déposition par le mouvement syndical marocain d’une plainte contre le gouvernement auprès du Bureau international du travail (BIT) pour violation des conventions internationales dont la Déclaration mondiale des droits économiques et sociaux de 1998.
Commerçants et professionnels
appellent à un front social
Dans le cadre du contexte lié à la grève nationale générale, le Bureau exécutif du Syndicat national des commerçants et professionnels (SNCP) a déclaré que, suite à sa réunion du samedi 20 février à Rabat consacrée à l’étude des derniers développements politiques et socioéconomiques au Maroc, il a décidé d’apporter son soutien à la grève nationale ainsi que son appui aux revendications justes et légitimes de la classe ouvrière.
Il a également appelé le gouvernement à entamer un dialogue sérieux et responsable pour solutionner les problèmes existants et en suspens, invitant, au passage, les centrales syndicales à prendre l’initiative pour la création d'un front social afin de lutter contre toutes les décisions de nature à porter atteinte aux acquis existants.
Le Bureau exécutif du SNCP a aussi analysé en profondeur la situation sociale que vivent les commerçants et professionnels en synergie avec ses principes fondamentaux en interaction avec les préoccupations légitimes des différentes composantes de la société marocaine qui pâtit de la politique antisociale du gouvernement.
A ce propos, il a rappelé que l’actuel Exécutif porte atteinte au pouvoir d’achat de l’ensemble des citoyens à revenus limités.
L’appel à la mobilisation générale
Les militants et les cadres des centrales syndicales n’ont ménagé aucun effort depuis plusieurs jours pour mobiliser les Marocains à prendre part à ce mouvement de protestation en distribuant des tracts et l’appel commun de la grève, en multipliant les réunions, en donnant des conseils aux militants et aux adhérents sur la démarche à suivre pour mener la grève, et en recourant aux réseaux sociaux pour convaincre les indécis du bien-fondé de ce mouvement. «Mobilisons-nous tous pour contrecarrer les projets dangereux du gouvernement», lit-on par exemple sur la page Facebook d’un militant syndicaliste qui explique les raisons qui ont poussé les syndicats nationaux à lancer leur mot d’ordre de grève.
Mais quelles sont ces raisons? Les quatre centrales syndicales les ont énumérées dans un appel commun. Ce dernier précise qu’elles ont été obligées d’y recourir en raison de l’intransigeance du gouvernement et notamment de son chef. Ce gouvernement, rappelle l’appel, « mène une politique de fuite en avant, tente de mettre les salariés devant le fait accompli en gelant le dialogue social, fait fi du rôle constitutionnel du mouvement syndical, refuse d’assumer ses responsabilités politiques et sociales, renie ses engagements et promesses, porte atteinte aux acquis sociaux et matériels des salariés, bafoue les libertés syndicales et persiste à ignorer les revendications de la classe ouvrière et de l’ensemble des salariés ».
Il convient également de rappeler que cette grève sera organisée dans la Fonction publique et les collectivités territoriales, les établissements publics et semi-publics, le secteur privé industriel, agricole, forestier et de service, les transports routier, aérien, maritime, ferroviaire, urbain et interurbain, les commerces, l’artisanat, le secteur minier, le secteur portuaire et de la pêche maritime et tous les secteurs professionnels.