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D’après le président de l’OMDH qui n’a pas trouvé opportun d’en dire plus puisqu’un communiqué devait être publié incessamment, il s’agit de condamnations sèvères et la justice a poussé le bouchon un peu loin. « Il est vrai qu’il ne s’agit pas de jugement définitif mais l’approche judiciaire ne permet pas d’apporter une bonne solution à ce problème qui a trop duré ». Même son de cloche de la part d’Aziz Idamine, acteur associatif et défenseur des droits de l’Homme, qui estime que les peines prononcées mardi témoignent d’un vrai paradoxe puisqu’elles ont condamné « des citoyens marocains qui sont descendus dans la rue pour exprimer pacifiquement des revendications légitimes ».
Leurs demandes et modes d’action ont été d’ailleurs loués par le gouvernement, le Parlement, les partis politiques et la société civile. « Tout le monde a approuvé l’aspect pacifique des protestations et le caractère légitime des demandes exprimées et, du coup, il est légitime de se poser des questions sur la rationalité des peines prononcées», nous a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Ceci d’autant plus que ces jugements interviennent dans un contexte particulier où l’ensemble des composantes de la société attend le lancement éventuel d’initiatives à même de permettre la réconciliation et l’élaboration d’un nouveau projet de société basé sur l’équité et la volonté de panser les blessures du passé. Malheureusement, nous avons le sentiment d’un retour vers les années de plomb. En fait on est passé des enlèvements, de la torture et des disparitions forcées à la répression de la liberté d’expression et de manifestation pour réclamer le droit à la santé, à l’éducation et à une vie digne ».
Notre source pense, en outre, que le recours à la Cour d’appel ne va pas changer grand-chose et que la seule solution reste la grâce Royale. « Faut-il avoir encore confiance en la justice après le jugement de mardi dernier ? Si oui, combien de temps faudra-t-il attendre pour que l’appel interjeté arrive à terme? », s’est demandé Aziz Idamine. Et de conclure : « L’Etat a voulu démontrer, via ce jugement l’étendue de son pouvoir et de sa capacité de frappe dans un contexte social et politique où les règles démocratiques sont floues. Les dernières protestations sociales déclenchées dans certaines villes marocaines et la campagne de boycott menée depuis plus d’un mois contre certains produits de consommation ont poussé l’Etat à revoir son approche et sa conception dans la gestion du dossier des libertés publiques et la liberté d’expression. On a l’impression qu’on va vers davantage de contrôle et d’hégémonie de l’Etat».
Les peines prononcées
-Mohammed Haki, Zakaria Adehchour, Mohamed Bouhenouch, 15 ans de prison ferme.
-Mohamed Jelloul, Karim Amghar, Salah Lachkham, Omar Bouharass, Achraf Yakhloufi, Bilal Ahabbad et Jamal Bouhaddou, 10 ans de prison ferme.
-Mohamed El Majjaoui, Chakir Makhrout, Rabii Ablak, Ilyass Hajji, Souleimane Fahili, Mohamed Asrihi, Lahbib Hannoudi, Abdelali Houd, Ibrahim Abakoui et Houcine El Idrissi condamnés pour leur part à 5 ans de prison ferme et une amende de 2000DH.
-Ibrahim Bouziane, Othmane Bouziane, Youssef Hamdioui, Mohammed Enaimi, Mohamed El Hadi, 3 ans d'emprisonnement.
-Rachid Aamarouch, Abdellatif El Mousaoui, Youssef Fadel, Jawad Sabiri, Abdelmouhcine Atari, Jamal Mouna, Abdelaziz Khali, Achraf Hakimi et Boulehjoul ont écopé de 2 ans de prison ferme et 2.000 DH d'amende. Zakaria Kadouri, 1 an de prison ferme et une amende de 5000 DH.
Et Abdelmounim Assertihou a écopé d'une amende de 2.000 dh.