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Tout en reconnaissant que le modèle de développement adopté par le Maroc, fondé sur la demande intérieure comme moteur de croissance, durant la dernière décennie, a permis, entre autres, d’augmenter les revenus et la consommation et de diminuer le chômage et la pauvreté.
Le Haut commissaire a précisé que le contexte de la crise économique actuelle, le modèle de croissance tirée par la consommation a montré ses limites à l’échelle internationale, ce qui a poussé les pays développés à s’engager dans une stratégie de rupture progressive avec ce modèle. Il a appelé, dans ce sens, les responsables à faire pareil en optant pour une stratégie d’anticipation de l’après-crise. Dans cette perspective, il a expliqué que les pays développés «investissent actuellement dans les sources sectorielles et technologiques de la compétitivité et des profits de l’après-crise». «Le nouveau modèle de croissance économique, aujourd’hui émergent dans ces pays, demain hégémonique à l’échelle internationale, intègre la préservation des actifs naturels, le développement de la recherche scientifique et des applications technologiques pour améliorer les conditions de vie matérielle et culturelle des populations et la reconstruction des bases d’une cohésion sociale durable», a-t-il souligné.
Et d’ajouter qu’il faut accepter une récession dans le court terme, pour pouvoir rehausser le potentiel de croissance du Maroc. Rappelant que le potentiel de croissance actuel du Maroc tourne autour de 4 à 5 %, Lahlimi a précisé qu’avec des réformes structurelles, on peut dans le moyen terme être capables de réaliser des taux de croissance allant entre 7 et 8%. « Le Maroc peut compter d’autant plus sur le soutien de ses partenaires économiques que les réformes qu’il entreprendra auraient pour but de relever, à terme, le niveau de la croissance potentielle de son économie», a-t-il affirmé.
«Dans tous les cas, il faut bien se convaincre que dans le contexte de la crise internationale (…) tous les pays qui doivent faire face à une situation de détérioration de leurs équilibres macroéconomiques avec le souci de ne pas compromettre l’avenir de leur compétitivité économique et du bien-être de leur population , se doivent nécessairement de s’engager dans des réformes qui peuvent générer dans l’immédiat des coûts économiques et sociaux», a-t-il expliqué faisant allusion au Maroc .
«C’est dans ce contexte que tous les pays, tout en procédant à un ajustement de leurs politiques publiques pour faire face, dans l’immédiat, aux réalités nées de la crise mondiale, amorcent par des réformes de structure la transition vers le nouveau modèle de croissance de demain», a-t-il ajouté.
Dans le détail, le Haut commissaire a montré que l’essoufflement de ce modèle s’illustre dans les difficultés que l’économie nationale rencontre au niveau du financement de la croissance.
D’après lui, les performances actuelles sont le «produit d’une politique budgétaire expansionniste marquée par un niveau élevé de l’investissement public et des subventions croissantes à la consommation, d’une politique monétaire ciblant le maintien au plus bas niveau de l’inflation dans un cadre d’ouverture commerciale accélérée et de régime de change fixe ».
Dans ce sens, il a expliqué que par le passé, l’épargne nationale excédait l’investissement, ce qui permettait le financement de l’économie, mais depuis 2007, la part de l’investissement en PIB a dépassé celle de l’épargne engendrant ainsi un solde courant négatif. Ce qui résulte, entre autres, du fait que les recettes de la privatisation et des transferts des MRE ont baissé. Une baisse qui a pris plus d’ampleur ces dernières années, entraînant ainsi une diminution des réserves extérieures, au point que la menace d’un épuisement total du stock de devises a ressurgi. Par ailleurs, le Haut commissaire a bien expliqué que l’augmentation de la pression fiscale ne serait pas une solution adéquate pour répondre à l’urgence de la réduction du déficit budgétaire et les alternatives qu’elle implique. «L’augmentation des recettes fiscales ou la diminution des dépenses sont alors évaluées au regard de leurs impacts différenciés à court et à moyen termes sur la croissance économique, l’emploi, la consommation des ménages et les finances extérieures», a-t-il souligné. Il a également rappelé dans la foulée que «le Maroc se situe parmi les pays de même niveau de développement à avoir une pression fiscale des plus élevées», ajoutant qu’il dispose encore de marge de manœuvre pour inclure dans l'assiette certaines branches de l'agriculture et le secteur informel.