Le Fatah tient Israël pour responsable de la mort de Yasser Arafat : L’Arabie Saoudite appelle les Palestiniens à s’unir


AFP et Reuters
Samedi 8 Août 2009

Le Fatah tient Israël pour responsable de la mort de Yasser Arafat : L’Arabie Saoudite appelle les Palestiniens à s’unir
Le parti palestinien Fatah, qui tient en Cisjordanie son premier Congrès général en 20 ans, a tenu jeudi Israël pour responsable de la mort de son fondateur et chef historique Yasser Arafat. Arafat, alors président de l’Autorité palestinienne, est décédé le 11 novembre 2004 à l’âge de 75 ans dans un hôpital de la région parisienne, après avoir été encerclé pendant plus de deux ans par Israël dans son QG à Ramallah en Cisjordanie. Il a été victime d’une “importante altération de (son) état général et d’anomalies sanguines”, selon le rapport établi par les médecins français après sa mort.
Depuis le mystère entourant les causes ayant entraîné la brusque détérioration de sa santé demeure entier, plusieurs responsables palestiniens étant convaincus que leur chef a été empoisonné par Israël, qui dément. Les délégués au Congrès du Fatah ont voté à l’unanimité une résolution “faisant porter à Israël, en tant que force occupante, l’entière responsabilité pour l’assassinat du martyr Yasser Arafat”.
Ils ont décidé de charger une commission “de poursuivre l’enquête” sur les causes du décès et de soumettre ses conclusions à la justice internationale. Dans un communiqué, le ministre israélien de l’Information Youli Edelstein a catégoriquement rejeté cette accusation.
Les querelles entre les ténors du Fatah, qui ont contribué au déclin du mouvement, se sont exacerbées ces derniers semaines lorsque son secrétaire général et l’un des fondateurs Farouk Kaddoumi a publiquement accusé son chef actuel, le président Mahmoud Abbas d’avoir comploté avec Israël pour éliminer Yasser Arafat. Au cours du Congrès, le délégués du Fatah doivent notamment renouveler les instances dirigeantes du mouvement.
Le Fatah monopolisait le pouvoir au sein de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avant d’être battu aux législatives en 2006 par le Hamas qui l’a ensuite délogé par la force de Gaza en juin 2007.
Par ailleurs, l’Arabie saoudite a prévenu les Palestiniens qu’ils n’auraient jamais d’Etat tant que persisteront leurs divisions, alors que les réformistes ont repris espoir jeudi au congrès du Fatah.
Le roi Abdallah d’Arabie saoudite est intervenu par voie épistolaire dans le congrès de Bethleem en appelant les Palestiniens à l’unité en des termes forts.
“Je vais être honnête, mes frères. L’ennemi criminel (Israël), durant ses longues années d’agression permanente, n’a pas pu faire autant de mal à la cause palestinienne que ne l’ont fait les Palestiniens eux-mêmes en quelques mois”, écrit Abdallah au président palestinien Mahmoud Abbas.
“Même si le monde entier s’accordait pour la création d’un Etat palestinien indépendant, avec tout le soutien nécessaire, il ne sera pas établi tant que la maison palestinienne sera divisée”, ajoute-t-il dans cette lettre publiée par le journal arabe Al Hayat, basé à Londres. La lutte pour le pouvoir au sein du Fatah, entre la “vieille garde” et les réformistes, vient s’ajouter à la profonde querelle avec ses rivaux islamistes du Hamas.
Les soutiens occidentaux à Mahmoud Abbas espèrent que ce congrès, le premier du Fatah en vingt ans, restaurera la crédibilité et l’unité du mouvement, cruciales pour le processus de paix. Des élections sont prévues en janvier 2010.
Mahmoud Abbas souhaite faire émerger durant la semaine une nouvelle génération, issue du terrain, à la tête du mouvement nationaliste, en renouvelant le comité central.
Pessimistes mercredi sur l’issue du congrès, les réformistes ont trouvé jeudi des raisons d’espérer.
Seuls huit des 16 membres du vieillissant comité central du Fatah ont dit qu’ils brigueraient un nouveau mandat. Mais les réformistes dénoncent un vote faussé d’avance par l’ajout en dernière minute de 700 délégués favorables aux anciens.
“Je m’attends à ce que la jeune génération occupe de 20 à 30% des sièges au comité central”, a prédit le réformiste Jamal Shoubaki. “C’est un petit pourcentage mais c’est un bon début.” La nomination du nouveau comité central devait avoir lieu entre jeudi soir et vendredi, avec un vote prévu samedi. L’actuel comité central a été élu en 1989 à Tunis. Il est composé de 21 membres, 18 élus et trois nommés, et le plus jeune a dépassé les 70 ans. Aucun concurrent à Mahmoud Abbas ne s’est présenté pour sa direction.


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