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"Nous sommes très loin d'avoir des projets de manifestation. Vous savez, Conakry est une très petite ville. Les gens sont traumatisés", a-t-il expliqué lors d'un entretien téléphonique à l'Associated Press. Arrêté pendant la manifestation de lundi, M. Touré a été libéré mardi mais a retrouvé son domicile vandalisé. Par ailleurs, reporters sans Frontières (RSF) a fait part mercredi de son "extrême préoccupation" concernant le sort de deux journalistes: Mouctar Bah, correspondant à Conakry pour l'AFP et RFI, et Amadou Diallo, de la BBC. Mercredi, les deux journalistes, qui ont couvert la répression de lundi, ont été "alertés par des amis que des militaires étaient à leur recherche", selon un communiqué de RSF. "Pour leur sécurité, ces deux correspondants sont actuellement contraints de se cacher", précise l'organisation. Moussa Camaraa , lors d'une allocution télévisée mardi soir, interdit toute manifestation et rassemblements. Il a promis l'ouverture d'une enquête et a minimisé sa responsabilité, mettant en cause l'opposition. Par ailleurs, la junte militaire au pouvoir en Guinée a annoncé mercredi qu'elle appelait à la formation d'un gouvernement d'unité nationale à la suite des violences qui ont ensanglanté une manifestation de l'opposition. Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), dirigé par le capitaine Moussa Dadis Camara, propose également la constitution d'une commission d'enquête internationale. A signaler également que le chef de la junte au pouvoir, a entretenu mercredi le flou sur son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle. "Je suis dans le dilemme", a déclaré Moussa "Dadis" Camara lors d'un entretien diffusé mercredi soir sur France-24. Il a rappelé avoir dit qu'il ne serait pas candidat, "mais il y a eu des événements très spontanés" et des "manifestations populaires pour demander que je sois candidat", a-t-il affirmé.
"Si la France suspend sa coopération militaire, c'est la France qui perd", a-t-il par ailleurs ajouté.
A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné la répression de la manifestation de l'opposition.
"Les membres du Conseil exhortent les autorités de Guinée à mettre sans délai un terme à la violence, à traduire les coupables en justice, à libérer tous les prisonniers politiques et les dirigeants de l'opposition (...) et à autoriser le retour rapide de l'Etat de droit et de la démocratie par le biais d'élections prévues en 2010", a déclaré l'ambassadrice américaine Susan Rice, actuelle présidente du conseil.