Le Conseil de l’Europe critique l’accord de l'UE sur les migrants

Arrivée en France de 52 réfugiés du navire Lifeline


Libé
Vendredi 6 Juillet 2018

La Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe a estimé jeudi que la politique d’asile et d’immigration adoptée par les dirigeants européens le 29 juin dernier avait "transformé un problème gérable en sujet de division extrême".
Les Vingt-Huit y ont pris des engagements encore flous sur un renforcement des frontières de l'UE, la création de "plateformes de débarquement" hors d'Europe et de "centres contrôlés" d'accueil de migrants dans les pays européens de première arrivée sur la base du volontariat.
"La dernière approche des Etats européens pour répondre à l’arrivée de réfugiés et de migrants a transformé un problème gérable en un sujet de division extrême, en particulier au sein des Etats membres de l’Union européenne", estime Dunja Mijatovic dans une déclaration publiée à Strasbourg.
"Il est temps que les Etats européens placent les droits de l’Homme des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés, ainsi que le principe de partage des responsabilités, au centre de leur politique d’asile et d’immigration", ajoute-t-elle.
Alors que des pays de première ligne comme Malte ou l’Italie refusent désormais de laisser accoster les bateaux des Organisations non gouvernementales (ONG) qui recueillent les migrants en Méditerranée, Dunja Mijatovic invite à les laisser travailler en coopération avec les autorités.
"Toute approche de la question migratoire en Méditerranée devrait s’assurer de la mise en place d’un système opérationnel et doté de moyens suffisants pour sauver des vies humaines (…) Dans ce contexte, les ONG jouent un rôle crucial", dit-elle.
La Commissaire bosnienne estime également que toute coopération extérieure dans le domaine des migrations doit être "transparente et contrôlable".
Des plateformes de débarquement dans des pays tiers ne sont envisageables, dit-elle, que si des garanties sont apportées quant au respect des droits de ceux qui y sont accueillis, dont celui de n’y être pas automatiquement privé de liberté et de voir sa demande d’asile examinée sur une base individuelle.
Par ailleurs, cinquante-deux réfugiés débarqués du Lifeline, un navire humanitaire qui avait cristallisé les tensions européennes sur le dossier des migrants, sont arrivés depuis Malte jeudi matin en France, conformément à l'engagement pris par Paris, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Ces réfugiés sont arrivés en début de matinée à l'aéroport parisien de Roissy Charles de Gaulle, a-t-on précisé. Tous avaient été identifiés "dès leur arrivée à Malte" par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) comme relevant d'un besoin de protection au titre de l'asile, selon un communiqué.
Parmi eux se trouvent "42 Soudanais et 3 Erythréens" ainsi que des ressortissants de Somalie, du Tchad, du Cameroun, du Togo et de Côte d'Ivoire, a précisé le directeur général de l'Ofpra, Pascal Brice, venu les accueillir sur place.
Les arrivants devaient obtenir "très rapidement" le statut de réfugié, a assuré Raphaël Sodini, directeur de l'asile à la Direction générale des étrangers en France.
Critiquée pour ne pas avoir proposé d'ouvrir ses ports aux navires en détresse, au nom de la règle de droit maritime voulant qu'ils accostent dans le port sûr le plus proche, la France avait pris l'engagement d'accueillir une partie des passagers pouvant prétendre au statut de réfugié.
Le Lifeline s'était vu refuser l'accès aux ports italiens et avait finalement accosté à Malte.
Paris s'est également engagée à accueillir quelque 80 passagers de l'Aquarius, qui avait finalement accosté à Valence, en Espagne, au terme d'un périple qui avait exposé les divergences européennes sur l'accueil des migrants.
Cette opération "montre la solidarité très concrète de la France avec ses voisins européens en première ligne pour les arrivées par voie maritime", a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, en rappelant que la France avait été "un des premiers pays européens à s'engager pour cet accueil".


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